Dans le département de Fouli, chef-lieu de la province du Lac, les déplacés rencontrent d’énormes difficultés notamment dans le site de Amma, situé à une trentaine de km de Liwa. Notre reporter Omar Yana a séjourné dans le Lac et a rencontré le chef du site. Boulama Mara kadi Cherimi, déclare que ces déplacés rencontrent d’énormes difficultés et manquent d’abord de vivres.
« Si nous sommes ici aujourd’hui, c’est à cause de la situation sécuritaire qui s’est dégradée. Lorsque les éléments de la secte Boko Haram sont arrivés à Boma et ont ouvert le feu sur les gens, nous avons fui. Il y a des personnes qui ont perdu leurs enfants, il y en a d’autres dont leurs enfants ont disparu. Nous avons subi toutes ces difficultés, nous sommes partis à Dameron et c’est là où les ONG nous ont aidés avec des céréales et autres vivres. L’Etat nous a demandé de quitter et rejoindre le camp de Amma. Une fois ici, les difficultés sont de nouveau énormes. J’appelle les bonnes volontés à nous venir en aide pour trouver une solution à nos problèmes. Nous n’avons rien et le matin nous n’arrivons même pas à boire un verre de thé. Tout le monde a des enfants ici dans le camp comme moi. Nous attendons une aide. » déclare Boulama Mara kadi Cherimi.
Le site de Amma, abrite un peu plus de 3000 déplacés qui, en plus des problèmes de vivres, font face à plusieurs autres problèmes. Les camps sont insalubres malgré l’intervention des humanitaires, la défécation à l’air libre reste un problème réel. « Trois quarts des déplacés identifiés par l’OIM vivent dans des camps faits de paille et de tôle. Nombre d’entre eux dorment sans toit, sans protection adéquate contre le mauvais temps sans accès à l’eau et a des installations sanitaires, ainsi qu’aux services de santé ou aux protections contre le Covid-19 dont ils auraient besoin. » fait remarquer l’OIM, dans un rapport de fin 2020 présentant la situation des IDPs dans les camps.
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