Le Tchad va retirer 600 de ses soldats de la zone des trois frontières. « On a redéployé au Tchad 600 hommes en accord avec les forces du G5 Sahel. Il s’agit d’un redéploiement stratégique pour s’adapter au mieux à l’organisation des terroristes », a affirmé le porte-parole du gouvernement Tchadien Abderaman Koulamallah a l’AFP pour justifier ce retrait.
Déployé en février dernier avec pour effectifs 1200 soldats, le contingent tchadien sera divisé en deux. Selon le gouvernement tchadien, cette décision a été prise de commun accord avec le commandement de la force du G5 sahel et les autres partenaires dont la France. D’ailleurs le ministère français des armées a confirmé que la décision « a été prise en parfaite concertation avec les partenaires du G5 Sahel ainsi que de la coalition pour le Sahel, dont la France ». Il est question de redéploiement stratégique qui vise à mieux adapter les forces Tchadiennes aux techniques des terroristes. Selon le porte-parole du gouvernement Tchadien, le dispositif n’était pas adapté et a donc été allégé.
Beaucoup de questions se posent après cette annonce faite par le gouvernement Tchadien. Nombreux sont ceux à se demander si ce retrait ne va pas laisser un vide voire affaiblir les forces du G5 dans la zone des trois frontière. Ce retrait est un redimensionnement pour rendre la force mieux adaptée aux défis, avec des moyens légers, du même type que ceux que les terroristes utilisent sur le terrain.
Kag Senoussi, président de l’Institut international de gestion des conflits (IIGC) et coordinateur de l’Initiative panafricaine pour le dialogue, la paix et le développement au Tchad estime dans une interview à Deutsche Welle que cette décision ferait suite aux menaces des groupes rebelles, mais aussi aux récentes attaques djihadistes ayant entrainé la mort d’au moins 26 militaires tchadiens dans la région du Lac Tchad. « Sur le front libyen il y a des groupes rebelles qui continuent à s’agiter, récemment il y a eu des soldats tchadiens qui ont été tués au Lac Tchad. » explique-t-il.
Début août, au moins 26 militaires tchadiens ont été tués dans une attaque attribuée au groupe nigérian Boko Haram. Il faut noter que des groupes terroristes mènent des attaques meurtrières depuis 2017 dans la « zone des trois frontières » située entre le Burkina, le Mali et le Niger.