C’est pendant la nuit que le camp de Ngorerom a été incendié. Cette localité est située au bord du Lac-Tchad et se trouve à une vingtaine de kilomètre au sud de la ville de Bol, chef-Lieu de la province du Lac. Des enfants, des vieillards et autres personnes vulnérables sont exposés à toute sorte de difficultés. On accuse un présumé élément de Boko Haram, d’être à l’origine de l’incendie. Comme conséquence, on dénombre aujourd’hui environ 2.000 personnes sans abri.
Le chef de ce site de Ngorerom Hassan Adji Boucar, que nos reporters ont rencontré, s’explique : « C’est ici à côté que j’habite. Quelqu’un a incendié une grande partie de notre site. Après avoir mis le feu dans notre camp, il disait que tous ceux qui travaillent dans des ONG sont des menteurs. Et ceux qui reçoivent leur aide doivent être punis. Je crois que c’est un élément de Boko Haram. Il a d’ailleurs promis qu’il va incendier tous les villages qui reçoivent l’aide de blancs. Quand nous l’avons arrêté, le préfet de Mamdi est venu le matin pour l’interroger. Vous savez ce qu’il lui a répondu ? Même maintenant si vous me libérez, j’irai mettre du feu sur la partie qui a été sauvée. »
Après l’incendie qui a ravagé un nombre important de maisons, construites en paille, une équipe du HCR en collaboration avec la Croix Rouge du Tchad est passé pour constater les dégâts. 350 ménages ont été recensés. Selon Hassan Adji Boucar le chef de site des déplacés, un projet de reconstruction du site a déjà commencé : « Nous déplorons la perte de 350 maisons. Comme vous pouvez le constater vous-même, le HCR a dépêché une équipe par le biais de la Croix Rouge du Tchad pour reconstruire les maisons détruites. Ils n’ont pas encore commencé les travaux, mais ils vont se mettre au travail. Pour l’instant, beaucoup de personnes sont sans abri, ni couverture et ni natte pour s’assoir. Tous leurs biens sont partis en fumée. Ils ne possèdent rien du tout. Il va faire bientôt très froid. Nous avons des enfants et des personnes âgées qui méritent d’être sauvées. Il y a des gens qui traversent les eaux pour aller passer la nuit au village à côté. Nous demandons à l’Etat et aux personnes de bonne volonté de nous venir en aide. »
Malgré leur situation extrêmement difficile, ces personnes se donnent corps et âme pour rester positives et espèrent trouver un lendemain meilleur pour leur progéniture.
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