On totalisera une semaine ce vendredi, depuis que les mesures restrictives contre le covid-19 ont été décrétées. Une semaine de galère et de souffrance, surtout une semaine exceptionnelle pour les habitants de la ville de N’Djaména qui s’en souviendront toujours.
Cette semaine est plus qu’exceptionnelle. Exceptionnelle parce que le décret présidentiel rendu public le 31 décembre 2020 contre le covid-19, a été mis immédiatement en application. Ce qui a rendu les choses plus compliquées pour les Ndjamenois.
D’abord, l’interdiction du transport en commun. Une grave difficulté pour les citoyens, qui sont obligés de se servir des mototaxis. Les prix de transports avec ces mototaxis sont désormais hors de portée pour les ménages à revenus moyens. Sur certains trajets, où les prix coutaient 250, 500 ou 1000 FCF, ils ont été quadruplés.
Ensuite il y a le couvre-feu instauré de 18h à 5h. Est-ce réaliste ? Non, disent beaucoup de Ndjamenois. Parmi les raisons avancées : plus de 40 % de la population vit en dessous du seuil normal de pauvreté. Beaucoup de citoyens n’ont pas de revenu mensuel fixe. Ils mènent des petites activités pour espérer avoir une modique somme à la fin de la journée et trouver de quoi se mettre sous la dent, mais sont désormais contraints de rentrer chez eux à 15h voir 16h pour certains. C’est un véritable manque à gagner pour eux.
Commerces et autres activités tournent au ralentis et les femmes sont plus victimes
Il y a aussi l’exemple de ces femmes qui, avec l’enfant au dos, parcourent 30 à 40 kilomètres pour s’acheter du poisson, des vivres, légumes et autres et qui n’ont que les soirées pour les revendre, mais sont contraintes d’arrêter parce qu’elles ne peuvent pas à cause du couvre-feu. Elles sont condamnées avec leurs enfants à passer la semaine la faim au ventre.
Parmi ces personnes, il y a les filles mères ou employées de maisons qui parcourent des kilomètres pour effectuer des travaux domestiques. Celles-là ne peuvent rentrer tôt chez elles et font l’objet de brutalité. Certains déclarent qu’ils ont plus peur du comportement des agents des services de sécurité que de la pandémie de covid-19 elle-même. Tous plaident pour un allégement des mesures et surtout des horaires du couvre-feu.
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