Dans Les Voix du Lac, l’émission de Ndarason qui donne la parole aux auditeurs de la province du Lac pour parler de leurs préoccupations, l’animatrice Haoua Mahamat Adouma a reçu une quinzaine d’appels. Ce matin, il était question des mariages précoces comme facteurs favorisant la fistule obstétricale.
Au Tchad, d’après la dernière enquête démographique et de santé (Mics 2015), seule une femme sur 50 a accès au traitement de la fistule, malgré les progrès réalisés par l’État et ses partenaires. Avec l’un des taux d’alphabétisation les plus bas du continent, la fistule obstétricale est classée parmi les maladies dangereuses et les plus stigmatisantes de la société tchadienne avec un taux de prévalence de 2,1%. Les mariages précoces constituent l’une des causes de cette maladie qui affecte la vie de milliers de femmes.
Les auditeurs de Ndarason débattent.
Ali Nassara, l’auditeur de Ndarason depuis Tambaday, trouve qu’il vaut mieux marier les filles le plus rapidement possible. « De nos jours, les filles grandissent tellement vite à cause du mode d’alimentation. Attendre qu’elles aient 18 ans ou plus avant de les marier risque de les pousser à faire du n’importe quoi ».
Amie Mahamat, notre auditrice de Bol souligne que les fistules surviennent parce que certaines femmes ne consultent pas un médecin pendant leur grossesse. « Elles développent alors des complications lors de l’accouchement et c’est ce qui cause ce genre de maladies ».
Pour Abdoulaye Yerima, notre fidèle ami de Karal, « tout est entre les mains de Dieu. Il y a des filles qui entre-temps s’étaient mariées à l’âge de 9 ans et n’ont aucun problèmes de santé ».