Au Cameroun, plus de 400 000 enfants ne disposent pas d’actes de naissance et, tenez-vous bien, dans la seule région de l’Extrême-Nord. Grâce à une initiative conjointe du Bureau national de l’État civil, Bunec et de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), une opération spéciale d’établissement d’actes de naissance a été menée au profit de 5 400 enfants dans les communes d’arrondissement de Maroua. Les bénéficiaires ont reçu ces précieux sésames récemment à Maroua lors d’une cérémonie présidée par le directeur général du Bunec. D’autres détails dans ce reportage de notre correspondant Abdoullkarim Hamadou depuis Maroua.
La région de l’Extrême-Nord, deuxième région la plus peuplée du Cameroun après le Centre, est dernière en matière d’enregistrement des faits d’état civil. Selon le Bureau national de l’état civil, Bunec, plus de 7 millions d’enfants à l’échelle nationale, dont 400 000 dans l’Extrême-Nord, n’ont pas d’actes de naissance. Ce constat alarmant pénalise des milliers d’enfants, contraints au décrochage scolaire, dès le cours moyen en deuxième année, faute de ce précieux document.
Pour inverser la tendance, une opération spéciale de rattrapage a été lancée le 17 juillet 2024 avec l’appui financier de l’Organisation internationale de la Francophonie, OIF. L’objectif : établir des actes de naissance pour les enfants de 0 à 15 ans, pour leur offrir un accès à la sécurité, à la dignité et à leurs droits fondamentaux.
Une opération considérée par les bénéficiaires comme une véritable bouffée d’oxygène. Grâce à cette initiative, fait savoir, Haouaou, une élève âgée de 13 ans, l’espoir de réaliser sereinement son rêve de devenir médecin, en poursuivant, sans crainte ses études, renaît. C’est pourquoi, dit-elle, elle ne tarit pas de remerciement à l’endroit des initiateurs du projet. La structure compte ne pas s’en arrêter là afin de lutter durablement contre le phénomène des enfants dits « fantômes ».
Abdelkarim Hamadou (Correspondant)
Laisser un commentaire