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Environnement

Cameroun : La population de Kalfou proteste contre les dégâts des pachydermes

7 janvier 2025
Temps de lecture : 3 minutes

Au Cameroun, les populations de Kalfou et de Bougay, dans le département du Mayo Danay, ont barricadé la route nationale N°12 pour exprimer leur ras le bol à la suite de la dévastation des champs par les pachydermes. C’était lundi 6 janvier 2025.

Des dizaines de véhicules, bus et camions sont immobilisés des heures durant sur la chaussée. Les populations, massées tout le long de la route, brandissent des pancartes où l’on peut lire : « Nous disons stop à la divagation des pachydermes ! ».

Ces manifestants dénoncent les dégâts récurrents causés par les éléphants, qui détruisent chaque année des centaines d’hectares de cultures, menaçant leur survie. La situation s’est aggravée avec la mort tragique d’une femme attaquée par un éléphant dans la nuit du 3 au 4 janvier alors qu’elle cherchait de l’eau. Cette attaque a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

Malgré l’opposition des autorités, les populations ont décidé de bloquer la circulation, empêchant tout véhicule d’entrer ou de sortir. Les détours, y compris ceux par Doukoula, sont également barricadés, rendant tout passage impossible.

Descendu sur les lieux pour tenter de désamorcer la crise, le préfet du Mayo Danay, Jean Lazare Ndongo Ndongo, et son cortège ont été pris à partie par une foule en colère. Sans terrain d’entente trouvé, le préfet a dû quitter les lieux à pied, accompagné de sa délégation, alors que les tensions continuent de monter.

Face à l’impasse, les forces de l’ordre ont tenté de disperser les manifestants avec des gaz lacrymogènes, mais la détermination des grévistes reste intacte. Blessés mais résolus, ils maintiennent leurs revendications, exigeant une solution définitive au problème des conflits homme-faune.

Cette paralysie de la nationale N°12 met en lumière le désarroi des populations face à l’inaction des autorités. Ce problème récurrent avait déjà été porté à l’Assemblée nationale par l’honorable Guiswe Badoma, député du Mouvement démocratique pour la défense de la République, mais aucune solution concrète n’a encore été trouvée. Un cri de détresse qui rappelle l’urgence d’agir face à cette crise qui perdure.

 

Abdoullkarim Hamadou (correspondant)

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