Au Tchad, les violences orchestrées contre les femmes prennent une ampleur inouïe. Entre fin décembre 2024 et janvier 2025, le Tchad a enregistré une dizaine de cas de viols et de féminicides. L’opinion s’émeut et le gouvernement sort une ordonnance sévissant davantage contre les violences faites aux femmes.
Parmi les dernières atteintes à la dignité de la femme figure un cas de féminicide enregistré dans la ville de Doba, chef-lieu de la province du Logone-oriental. Selon les témoignages recueillis, une jeune femme, la vingtaine révolue et mère de deux enfants, a été victime de la colère de son ex-mari. Ce dernier l’a poignardée mortellement le dimanche 19 janvier 2025. Cet acte ignoble a suivi d’autres actes tout aussi graves dont l’un est un autre féminicide enregistré dans le Guera. À Saraf, une fille de 16 ans a en effet été assassinée par ses propres frères, le 14 janvier 2025, pour avoir refusé d’être donnée en mariage forcé. Mécontents, ses frères l’ont froidement tué.
Face à ces violences, les auditeurs de Ndarason appellent la population en général et les couples en particulier à privilégier le dialogue à la violence. C’était dans l’émission « Appel thématique » de ce mercredi 22 janvier, axé sur comment favoriser le dialogue dans un couple afin d’éviter d’en arriver à la violence.
C’est le cas d’Ahmat Boukey, captant Ndarason depuis Liwa, qui a rappelé aux hommes qu’ils se sont mariés aux femmes de leurs choix et il n’y a donc aucune raison qui justifie le féminicide. « Si ta femme se comporte mal vis-à-vis de toi, il faut dialoguer avec elle. Au pire des cas, il vaut mieux divorcer pour éviter des incidents regrettables », a-t-il insisté.
Pour Falmata Oumar, auditrice de Ndarason basée à Bol, la communication est primordiale dans un couple. D’après elle, si une femme a décidé de quitter sa famille pour vivre avec un homme, c’est par amour et ce dernier doit bien prendre soin d’elle. Falmata Oumar appelle les femmes à faire preuve de respect envers leurs époux car, elles seules savent comment dompter un homme en colère.
De son côté, Seina Goni de Blangoua a rappelé que la violence est interdite par l’Islam et punie par la loi. L’idéal selon lui serait de toujours communiquer avec sa femme et résoudre le problème ensemble.
Djana Mahamat appelant de Soya a pour sa part demandé aux hommes de respecter les droits des femmes et a appelé les femmes à ne pas mélanger le féminisme avec le foyer. D’après lui, quel que soit le rang social de la femme, le respect doit être mutuel dans un couple.
« Les Voix du Lac », donne la parole aux auditeurs de la province du Lac sur radio Ndarason. L’animateur Moustapha Mahamat Mainou a reçu une vingtaine d’appels ce mercredi 22 janvier 2025.
Des voix qui se sont jointes à de nombreuses autres, dont la ministre d’État, ministre de la Femme et de la petite enfance, Madame Amina Priscille Longoh, qui s’était émue des récents cas de viol et de féminicides. Mais il y a surtout ce qui semble être le sursaut du gouvernement qui a promulgué, ce 21 janvier 2025, une ordonnance qui va certainement faire date, qui consacre de lourdes peines contre tous les types de violences faites aux femmes, du mariage forcé au viol en passant par les mutilations féminines.
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