Au Cameroun, l’imam de Kolofata dans le département du Mayo-Sava, a été exécuté par des membres de la secte Boko Haram. Le drame s’est déroulé dans la journée du 27 janvier 2025. Il a fallu attendre la découverte d’une photo prise par les terroristes auprès du corps de l’imam pour confirmer les soupçons et apprendre la nouvelle de sa mort.
À Kolofata, ville frontalière du Nigeria voisin, l’indignation est palpable après la mort tragique de l’imam Malloum Boukar, enlevé le 17 janvier par Boko Haram. Des sources concordantes, ce dignitaire religieux, très respecté, a finalement été tué après que sa famille a refusé de céder aux exigences de ses ravisseurs.
Un habitant explique : « Ils reprochaient à sa famille de ne pas coopérer. En plus, le chef du village aurait critiqué leurs actes, disant qu’ils ne se battent plus pour une cause, mais pour de l’argent. » Ces propos auraient donc exacerbé les tensions, précipitant l’issue tragique.
Selon nos informations, la nouvelle de l’exécution serait parvenue à la communauté par une source proche des ravisseurs.
Dans la nuit du 26 janvier, l’on signale également deux enlèvements dans l’arrondissement de Kolofata, département du Mayo-Sava. Le premier enlèvement a eu lieu sur l’axe Gouzoudou-Kolofata où un jeune homme dans la vingtaine tandis que l’autre enlèvement a eu lieu non loin de la ville de Kolofata.
Au sein de la population, cette résurgence de kidnapping, inquiète : « Ici, nous vivons dans la peur constante. Nous demandons aux autorités de faire plus pour nous protéger », confie un membre du comité de vigilance local qui a requis l’anonymat.
Ces enlèvements et l’exécution de l’imam traduisent la recrudescence des exactions de Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord. La population de Kolofata, comme celle de bien d’autres localités, désemparée, appelle à la réaction urgente des autorités camerounaises et des partenaires internationaux pour enrayer cette violence.
Abdoulkarim Hamadou (correspondant)
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