La Fondation Hirondelle a officiellement lancé son projet, “Résilience à la désinformation pour la cohésion sociale au Tchad et dans le Sahel central” le mercredi 02 juillet 2025. Le studio Hirondelle basé à N’Djaména compte quinze journalistes, principalement des jeunes, pour la mise en œuvre du projet.

L’initiative va durer deux ans, une première au Tchad. L’équipe de quinze journalistes produira des contenus d’intérêt public répondant aux besoins d’informations des Tchadiens. Objectif du projet : garantir une information de qualité et établir un climat de confiance entre les citoyens. Ce projet, soutenu par l’Union Européenne, intervient dans un contexte marqué par des tensions socio-politiques où la cohabitation pacifique représente un enjeu majeur au Tchad.

Contrer la désinformation véhiculée par les réseaux sociaux

« Avec l’avancée de la technologie, dont l’intelligence artificielle, et la dépendance de la population aux réseaux sociaux, il y a un risque que la désinformation ébranle la cohésion sociale », note la Représentante-pays de la Fondation Hirondelle dans son discours de circonstance. Zara Mahamat YACOUB souligne que la désinformation circule rapidement sur les plates-formes et les messageries numériques.

Synergies et coproduction avec les médias tchadiens et du Sahel

Pour garantir la durabilité des acquis, Studio Hirondelle va collaborer avec une dizaine de médias locaux. Pour contrer la propagation des fausses nouvelles, la Représentante-pays précise que Studio Hirondelle partagera les contenus produits aux médias partenaires du projet ; ces derniers se chargeront ensuite de les diffuser en ligne et hors ligne pour atteindre tous les publics.

Le lancement du Studio Hirondelle Tchad coïncide avec les 30 ans de l’engagement de la Fondation Hirondelle auprès des médias en zone de crise ou post-conflit. En encourageant un journalisme factuel et rigoureux, l’ONG garde en filigrane « la lutte contre la désinformation, qui a pris une ampleur généralisée en 2025 aux conséquences potentiellement durables », indique Caroline Vuillemin, Directrice générale de la fondation Hirondelle.

Le nouveau projet au Tchad gardera sa spécificité tout en s’inscrivant dans un contexte régional. Studio Hirondelle Tchad s’inspire ainsi des expériences d’autres studios de production et de diffusion d’information de la Fondation Hirondelle au Sahel et en Afrique. Il s’agit notamment de « Studio Tamani » au Mali, « Studio Kalangou » au Niger, « Studio Yafa » au Burkina Faso et « Radio Ndéké Luka » en République Centrafricaine.

« Voix de Toumaï », un débat pour promouvoir le dialogue entre Tchadiens

Le projet « résilience à la désinformation pour la cohésion sociale au Tchad et dans le Sahel central » vise à promouvoir la cohésion sociale entre les Tchadiens, dans un contexte socio-politique fragile. C’est donc crucial que les Tchadiens dialoguent pour se comprendre. L’initiative constitue donc une réponse adaptée à cette problématique. La Directrice générale de la Fondation Hirondelle précise que « chaque semaine, Studio Hirondelle propose un programme dénommé « Voix de Toumaï » en Français, en Arabe tchadien, et en Sara ». En ce sens, le Studio Hirondelle se veut un espace de production et de collaboration.

La désinformation, une menace contre la cohésion sociale et l’unité

Le ministère de la communication apporte son appui au projet ”résilience à la désinformation pour la cohésion sociale au Tchad et dans le Sahel central”, selon le Secrétaire général. Ali Mahamat Nour, représentant du Ministre de la Communication, a souligné l’importance de lutter contre la désinformation qu’il considère comme une menace sérieuse pour la cohésion et l’unité du peuple Tchadien.

Adapter au Tchad une expérience média riche de 30 ans

Dans son discours de circonstance, la Directrice générale de la Fondation Hirondelle énonce les trois axes principaux des activités du Studio Hirondelle Tchad :

• Soutenir les dynamiques de renforcement des médias au niveau local,
• Favoriser une information inclusive, indépendante et contextualisée,
• Encourager le développement de l’éducation aux médias et à l’information auprès de tous les publics.

Caroline Vuillemin rappelle que la Fondation Hirondelle a été fondée en 1995 en réponse au génocide des Tutsis au Rwanda où certains médias avaient été instrumentalisés pour diffuser des mensonges et inciter à la haine. Depuis, elle s’engage à garantir la production des contenus journalistiques respectant la dignité humaine et conformes aux règles éthiques et déontologiques.

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