Les violences basées sur le genre sont des phénomènes sociaux récurrents souvent constatés au Tchad ou une femme sur trois déclare subir des violences physiques et 12% des violences sexuelles.
Dans la province du lac Tchad, ce phénomène tend à s’accentuer en raison de la crise économique et sociale provoquée par la pandémie à coronavirus. Habituellement battu par leur époux, ces femmes subissent également des violences physiques et psychologiques des groupes djihadistes qui écument cette province. C’est le cas de certaines femmes déplacées de Kaffia, une localité située à 2 km à l’Est de Bagasola dans la province du lac Tchad.
Interrogé par Radio Ndarason Internationale, ces femmes ont expliqué avoir assisté à l’exécution de leurs proches par les éléments de Boko Haram. « Ils leur ont infligé des sévices corporels avant de les passer à mort », a expliqué l’une des victimes.
Il faut également ajouter que dans cette province, les filles sont promises au mariage avant l’âge de 18 ans. Beaucoup sont contraintes d’abandonner les études au profit du foyer.
Afin de lutter contre cette pratique, l’ONG tchadienne ‘ ‘La voix de la Femme’’ a organisé une campagne de sensibilisation de masse dans trois grandes villes du pays à savoir N’Djamena, Koumra et Bol.
D’après le Fonds des Nations-Unies pour la population (UNFPA), les violences à l’égard des femmes constituent des violations de leurs droits fondamentaux vu qu’elles mettent en péril leur santé, leur dignité, leur sécurité et leur autonomie.
Selon un rapport du bureau des Nations-Unies pour la coordination des affaires humanitaires(OCHA), 1 948 incidents de violences basées sur le genre ont été signalés en 2020 au Tchad.
D’après l’Enquête Démographique et de Santé à Indicateurs Multiples réalisée pendant la période allant de 2014-2015, on dénombre 23% de filles mariées avant l’âge de 15 ans et 65 % avant l’âge de 18 ans au Tchad. Toujours selon cette étude, 38% de femmes de 15 à 49 ans ont subi des mutilations génitales dans le pays.