La marche « Wakit Tama » acte 2 , prévue pour le samedi 20 mars, a bien eu lieu mais elle a été une fois de plus fortement réprimée par les forces de l’ordre. En effet, le 19 mars dernier, le ministre de la Sécurité publique et de l’Immigration, Souleyman Abakar Adam, signait un arrêté portant interdiction de cette manifestation.
Le ministère de la Sécurité publique, a justifié cette décision en disant que cette marche était susceptible d’occasionner des troubles à l’ordre public. Mais dès samedi matin et pour répondre aux appels des leaders, des citoyens sont descendus dans les rues des différents quartiers de la capitale.
Les forces de l’ordre étaient nombreuses avec pour objectif d’empêcher par tous les moyens la marche. Des tirs de gaz lacrymogène ont été signalés. Le président de l’UNDR, Saleh Kebzabo qui fait partie des organisateurs, et des manifestants ont été interceptés par les forces de sécurité à la Bourse du travail, point de départ de la marche.
D’un autre côté, au siège de la LTDH, le leader de l’USPR, François Djékombé, et le président du Parti Réformiste, Yacine Abderahman, ont été empêchés de quitter les lieux par les forces de sécurité. Plusieurs personnes ont été arrêtées, d’autres blessées. Certains ont été libérés mais le défenseur des droits humains Mahamat Nour Ibedou reste jusqu’aujourd’hui aux arrêts. Le bilan fait état de l’arrestation d’une cinquantaine de personnes.
Plusieurs voix se sont élevées pour exiger la libération des manifestants arrêtés. Parmi elles, il y a le Mouvement Citoyen Le Temps qui demande la libération immédiate et sans condition de Mahamat Nour Ibedou et de tous les marcheurs détenus sur l’ensemble du territoire national. Pour le MCT, «Mahamat Nour Ibedou fut interpellé pour avoir voulu porter secours aux leaders de la marche du peuple Wakit Tama séquestrés au siège de la LTDH ».
La Convention tchadienne de défense des droits de l’Homme (CTDDH) elle aussi, appelle à la libération de son leader Mahamat Nour Ibedou, ainsi que d’autres manifestants arrêtés. Saleh Kebzabo a fait lui aussi un point de presse et a condamné les arrestations, il accuse le gouvernement d’utiliser « des forces de troisième degré habillées en policier parmi les policiers chargés de réprimer les marches ».
L’avocat Me Alain Kagonbe a appelé « au respect du droit constitutionnel de manifester ». Selon l’avocat, « les manifestations pacifiques sont reconnues dans nos textes. C’est un droit constitutionnel. Ne commet pas d’erreur un citoyen qui exprime son mécontentement par des manifestations ». Concluant ses propos, l’avocat Maître Alain Kagonbé a appelé à mettre fin à l’usage de la force par les forces de sécurité, rappelant que le droit de manifester pacifiquement est reconnu constitutionnellement. Avant de poursuivre que « L’alternance, c’est la base de la démocratie ».
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