Même si l’appel de la société civile à manifester de ce 8 mai fut moins suivi que celui du 27 avril dernier, la manifestation a été une fois de plus réprimée. Par un communiqué rendu officiel, le gouvernement de la transition avait pourtant autorisé la marche sous certaines conditions, les organisateurs étant tenus responsables de tout débordement. Ils devaient encadrer et sensibiliser les manifestants, adresser une demande auprès du ministère de la sécurité publique au moins cinq jours avant et signer un engagement auprès dudit ministère.
Très tôt le matin du 8 mai, les forces de l’ordre ont pris d’assaut les ronds-points, rues et autres endroits pour disperser tout attroupement. Des gaz lacrymogènes ont été tirés jusque dans les concessions. Dans le 9ème arrondissement la manifestation a été de fait étouffée, ainsi que dans le 7ème arrondissement. Vers 10h, on ne voyait plus dans les rues que les colonnes de pickup de la police, en particulier dans le 9ème arrondissement où la marche avait été fort suivie le 27 avril dernier. En province, des manifestations sporadiques ont été signalées.
Faisant le bilan a mi-journée de la marche, le coordinateur de la plateforme « Wakit Tama » a reconnu que la marche était un échec et envisageait de changer de stratégie. Selon le bilan de la Police nationale lors d’un point presse ce 9 mai, on a compté un blessé, 21 personnes arrêtées à N’Djamena et une habitation privée brûlée. La plateforme parle, elle, d’une quinzaine d’arrestations à N’Djamena et dix blessés dont trois cas graves.