De nouveaux déplacements font suite aux menaces faites aux villageois par des hommes armés. Ces derniers ont demandé aux villageois de quitter leurs villages, sans quoi ils seraient tués. Ils ont détruit leurs greniers et volé leurs bétails. Depuis ces menaces, les villageois fuient par centaines et à pied pour se réfugier à Tillaberi. Des femmes enceintes qui fuient, accouchent quelques fois en cours de route. Les ONG humanitaires font de leur mieux pour venir en aide. Il est à noter que ceux qui fuient, viennent de Anzourou qui est une zone composée de 24 villages faisant partie de la zone des ‘trois frontières’ .
Ces dernières semaines, plusieurs attaques armées ont ciblé des civils dans la région de Tillabéri, frontalière du Burkina Faso et du Mali, prouvant ainsi que la zone est devenue l’épicentre d’une alliance entre terrorisme djihadiste et banditisme armé. Mercredi dernier, au moins cinq civils ont été tués par des hommes armés non identifiés dans le village de Fantio, près de la frontière du Burkina Faso. Vendredi 7 mai, un chef coutumier a été tué dans une attaque armée contre le village de Bongouro situé dans le département de Bankilaré, près la frontière du Burkina Faso. Mardi 4 mai, d’autres hommes armés ont attaqué le village de Intoussane, situé du côté de la frontière malienne, tuant quinze militaires nigériens, et dans la nuit du 2 au 3 mai, le fondateur d’une école privée a été tué dans une attaque menée par des hommes armés dans le village de Dessa situé dans le département d’Ayorou, près de la frontière du Mali. Par ailleurs, six personnes ont été enlevées, dans la nuit de lundi à mardi, pendant une attaque de Boko Haram dans la région de Diffa, au sud-est du Niger.