Le sommet qui a vu la participation d’au moins 15 chefs d’états africains, de responsables européens et de représentants d’organisations internationales, a eu lieu ce 18 mai à Paris sur invitation du chef d’état Français Emmanuel Macron. L’objectif visé avec ce sommet était de trouver les voies et moyens pour soutenir financièrement l’Afrique après la crise sanitaire. Plusieurs points ont été abordés avec le seul but de trouver de l’argent pour éviter que l’Afrique ne continue à s’enfoncer dans la crise économique. La question de la réduction de la dette a aussi été évoquée pour des pays comme le Tchad, le Niger et le Cameroun.
Ce que l’on retiendra de ce sommet de Paris
Lors de ce sommet de Paris, tous les participants ont été d’accord sur une chose : la sortie de crise économique est la solution salutaire pour une sortie de crise sanitaire. Pour y parvenir, le FMI, l’Union européenne et beaucoup d’acteurs internationaux dont la Chine et les Etats UNis, espèrent vacciner contre le COVID-19 plus de 20% d’africains jusqu’à fin 2021, de façon à arriver à une couverture de 40% de personnes ayant reçu le vaccin.
Des crédits seront aussi octroyés à des pays africains par le FMI sur le principe des Droits de Tirages Spéciaux . Le montant alloué est actuellement de 33 milliards pour l’Afrique dont 24 milliards pour les pays d’Afrique subsaharienne. Mais ce montant pourrait monter a 100 milliards de dollars si la France parvient a convaincre d’autres pays de réallouer leurs DTS au bénéfice des pays africains. Il est aussi prévu que des pays pauvres selon la Banque Mondiale puissent bénéficier de suspensions de dettes. Parmi d’autres pays, le Cameroun, le Tchad, le Niger avaient déjà bénéficié d’un accord pour la suspension de leurs dettes par le Club de Paris. Alassane Ouattara, président de la Cote d’Ivoire a aussi proposé de revoir les contributions pour que les pays africains soient bien représentés au sein du FMI.
Dans une interview accordée au journal ‘’Echos’’, en marge du sommet, le Président Mohamed Bazoum du Niger, s’est félicité de l’initiative prise par le Président Emmanuel Macron de convoquer ce Sommet mais il a jugé que ‘’les besoins de financement de l’Afrique sont abyssaux, notamment en ce qui concerne les infrastructures. « Si l’on parvenait à mobiliser 400 milliards de dollars pour les économies africaines, cela permettrait de faire face en partie aux effets économiques de la pandémie mais pas de régler tous les problèmes. Nous plaidons pour que les pays riches opèrent une réallocation de DTS qu’ils ne vont pas utiliser en faveur de nos pays », a souligné le Président Mohamed Bazoum.
Les réactions par rapport à ce sommet
La première réaction à noter est d’abord celle du président Français Emmanuel Macron, initiateur de cette rencontre. Pour lui, ce sommet a permis de lancer une dynamique profonde. « L’objectif de ce sommet était double : apporter des réponses de court terme et lancer une dynamique qui puisse véritablement créer ce New Deal économique et stratégique avec le continent africain. Je crois que sur ces deux volets nous avons réussi à avancer. » a-t-il-déclaré. Pour le président Nigérian, ce sommet est une occasion pour le Nigéria et la France de renforcer les liens sur deux points clés. « Pour le Nigeria et la France, ce sommet sur l’économie africaine est une opportunité, sur le plan aussi bien économique que militaire, de renforcer leurs liens ».
Une conférence de presse a été animée tard dans la soirée par les organisateurs et participants à ce sommet, rapporte RFI. Felix Tsishekedi, président en exercice de l’UA qui faisait partie du panel, s’est prononcé sur les points abordés, en particulier la question de la dette et les solutions proposées: « Nous avons également parlé de l’annulation ou de la restructuration de la dette. Cela dépendra, évidemment, de l’attitude des bailleurs. Nous avons réussi à mettre ensemble grâce à cette conférence donc les États-Unis, la Chine et l’Union européenne qui sont tous d’accord à ce sujet de regarder dans quel sens nous pourrons obtenir cela »
Mais tout le monde ne partage pas cet optimisme. Selon le journal sénégalais Walf Fadjri qui a interrogé Meissa Babou, économiste et enseignant à l’Université Cheikh Anta DIOP (UCAD) de Dakar, le sommet de Paris pour la relance de l’économie des pays de l’Afrique est une honte. « La France qui l’a initié n’a même pas les moyens de sa propre relance » . « La France fait partie d’une union qui a dégagé 750 milliards. Mais la France en tant que pays ne peut rien faire », dit-il. Pour l’économiste, le Sénégal et l’Afrique regorgent de ressources naturelles et humaines. Cependant, précise-t-il, elles sont pas mal pilotées et c’est une honte que depuis les indépendances, l’Afrique ne puisse pas encore décoller et attend la France pour relancer son économie.