Muhammadu Buhari, président du Nigéria et président en exercice de la CBLT, a convoqué une réunion sur la situation qui prévaut au Tchad et dans le Sahel ce mardi à Abuja. Ce sommet extraordinaire de la CBLT a réuni le président du Niger, Mohammed Bazoum, le président du Conseil militaire de transition (CMT) du Tchad, Mahamat Idriss Deby, Mohamed Menfis Younes du Conseil présidentiel Libyen, Brahim Djabar, membre du Conseil souverain du Soudan, le Président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, le Premier ministre du Cameroun, le représentant du président de la commission de la CEDEAO et plusieurs personnalités issues des organisations régionales et sous-régionales.
Les chefs d’états participants à ce sommet ont clairement affiché leur solidarité au Conseil militaire de transition au Tchad. La raison fondamentale évoquée pour ce soutien est d’éviter que la sous-région soit fragilisée à cause d’une instabilité au Tchad, pays qui constitue un rempart dans la lutte contre les djihadistes et qui est menacé par des groupes rebelles.
La Commission de l’Union africaine et la CEDEAO, deux grandes institutions faisant le poids dans la gestion de la situation Tchadienne, ont affiché leur soutien. L’Union africaine soutiendra et accompagnera le Tchad pour conduire la transition à bon port, a déclaré le président de la commission de l’Union Africaine Moussa Faki.
Buhari alerte sur les effets d’un Tchad fragilisé pour la sous-région
Pour Muhammadu Buhari : « Les menaces des groupes rebelles tchadiens, qui veulent renverser le gouvernement, doivent être considérées avec tout le sérieux qu’elles méritent, car les conséquences d’un Tchad déstabilisé pour la sous-région ne peuvent être imaginées ». Ensuite, il exhorte les présidents des pays de la sous-région et les partenaires internationaux du développement à être conscients du besoin important de rétablir la paix et la stabilité dans la région.
Muhammadu Buhari relève que l’afflux de réfugiés et de personnes déplacées, la circulation d’armes, de drogues et d’autres substances nocives dans les régions du lac Tchad et du Sahel, renforcent l’insécurité et mettent en péril la stabilité. Car les pays font face à des terroristes qui cherchent à mettre en place des systèmes parallèles.
« Il est donc de notre devoir collectif et en l’honneur de la mémoire des hommes et des femmes qui sont morts en quête de paix dans la région, de nous lever à l’unisson en tant que dirigeants de la région pour veiller à ce que la paix, la stabilité et la sécurité ne soient pas perturbées au Tchad et dans toute la région » s’est-il ainsi exprimé face aux autres dirigeants de la sous-région.
Le conflit libyen a, selon lui, aggravé la vulnérabilité de la région du Lac Tchad, avec des implications graves en matière de sécurité dans tout le lac Tchad et dans la grande région du Sahel. Cette situation se caractérise par la circulation d’armes et de munitions illégales, de substances narcotiques et par une crise des réfugiés qui continue de menacer la sécurité de la région.
Un fonds spécial sera créé par les chefs d’états pour soutenir la transition
Après les discussions, les chefs d’états de la Commission du bassin du Lac Tchad se sont réunis à huis clos pour délibérer, prendre des décisions et faire des recommandations.
Les chefs d’états ont plaidé pour la création d’un fonds spécial pour accompagner le Tchad dans la période de transition et pour le renforcement des institutions démocratiques et de la bonne gouvernance. Les chefs d’états approuvent aussi la mise en place d’un gouvernement civil inclusif de 40 membres dirigé par un Premier Ministre issu de l’opposition et une période de transition de dix-huit mois. Ils demandent au Conseil Militaire de Transition d’engager promptement le processus de réconciliation nationale et de dialogue en impliquant l’ensemble des parties prenantes tchadiennes, pour permettre que les élections soient libres et justes dans un bref délai.