À la suite des manifestations organisées pendant les mois d’avril et mai au Tchad qui ont eu pour conséquence la mort de plusieurs manifestants, Amnesty International vient de rappeler la nécessité d’une enquête. Les autorités Tchadiennes avaient déclaré leur intention d’ouvrir des enquêtes pour élucider les circonstances dans lesquelles ces manifestants ont trouvé la mort. Ce 1er juin, Amnesty a voulu attirer l’attention de l’opinion publique : « Les annonces d’enquêtes par les autorités sur l’usage d’armes à feu par les forces de sécurité lors des manifestations organisées entre avril et mai derniers au Tchad, doivent se concrétiser par la poursuite des personnes suspectées d’homicides illégaux, au travers de procès équitables ».
L’organisation internationale de défense des droits humains a ouvert une enquête qui lui a permis de recueillir des témoignages et établir les faits. Ces témoignages ont été recueillis auprès des victimes, leurs proches ainsi que des associations de défense des droits humains. Amnesty International affirme qu’au minimum 16 personnes ont été tuées à N’Djamena et Moundou au sud, des dizaines d’autres blessées et au moins 700 autres arrêtées, certaines libérées peu après les manifestations.
Pour Amnesty International « si la liberté de réunion pacifique peut connaitre des limitations dans des conditions précises, il ressort que les raisons évoquées pour l’interdiction de ces manifestations, à savoir les possibles troubles à l’ordre public, sont disproportionnées ».
L’organisation de poursuivre dans sa déclaration que : « Les armes à feu ne sont pas un outil de maintien de l’ordre. Elles ne doivent être utilisées qu’en dernier recours, face à un risque imminent de mort ou de blessure grave. » Pour elle, les autorités tchadiennes doivent respecter les lignes directrices de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples pour le maintien de l’ordre par les agents chargés de l’application des lois. Les autorités avaient annoncé l’ouverture d’une enquête qui doit être indépendante et impartiale. Elle doit aboutir à l’identification et la poursuite des auteurs des homicides et des blessures sur des manifestants.
« Depuis plusieurs mois, on constate des atteintes régulières au droit à la liberté de réunion pacifique au Tchad. Chacun doit pouvoir exercer en toute sécurité son droit à la liberté de réunion pacifique. Ce droit est garanti par les lois tchadiennes et les textes internationaux, » a déclaré Abdoulaye Diarra, spécialiste de l’Afrique centrale à Amnesty International.