Le président du Niger, Mohamed Bazoum, vient de plaider pour un accompagnement afin de favoriser le retour des populations déplacées ou réfugiées dans leurs localités respectives. L’objectif est l’accélération de la réhabilitation de la région de Diffa secouée par le terrorisme depuis 2015.
Les populations de la région de Diffa vivent une situation qui ne les rassure guère. La situation humanitaire et sécuritaire y reste très précaire. On estime que 269 589 personnes déplacées donc 74 621 ménages venus du Nigeria et d’autres villages alentour y vivent.
Les autorités déclarent que 6000 personnes dont 2000 ménages sont rentrés dans leur localité d’origine ce 20 juin. Lors de cette rencontre tenue par le président du Niger, les partenaires du pays ont reçu des explications en ce qui concerne les stratégies utilisées pour permettre la réhabilitation de la région de Diffa.
Dans un communiqué de presse, la présidence nigérienne a affirmé vouloir maintenir la pression sur les éléments des groupes armés, qui sont actuellement en position de faiblesse à cause de nombreuses pertes. Après l’opération « Colère de Bohoma conduite par l’armée Tchadienne, les djihadistes donnés pour vaincus, ont continué à sévir tout en modifiant et intensifiant leurs capacités de nuisance. Beaucoup d’attaques ont été perpétrées contre des populations civiles.
La pandémie du COVID-19, cause aggravante de la situation de dégradation de Diffa
Avec l’arrivée du COVID-19, qui s’est ajoutée à la situation sécuritaire, la région de Diffa a été coupée du reste du monde. Les activités sociales ont été impactées négativement et les acteurs humanitaires n’ont pu être déployés sur le terrain. L’impraticabilité des voies et les restrictions sécuritaires sont aussi des causes d’isolement de la region.
L’ensemble de la region du bassin du lac Tchad a été fragilisée, y compris la région de Diffa, à cause de la pression de Boko Haram. Les activités génératrices de revenu dans la zone de Diffa étaient essentiellement la vente du poivron et du poisson au Nigéria : beaucoup de familles se déplaçaient vers le Nigéria lors de la période de soudure à cause de ces activités. Mais la présence de Boko Haram des deux côtés de la frontière a freiné ces activités, rendant les ménages plus vulnérables. Les populations de la région de Diffa produisaient autrefois près de 10 000 tonnes de poivrons chaque année, soit 80% de la production nationale.
Le gouvernement nigérien envisage de faire de la relance des activités socio-économiques une priorité. Rappelons que Diffa est la cible de Boko Haram, partisan de l’organisation terroriste Etat Islamique depuis 2015.