Depuis plusieurs mois, la population Ndjamenoise fait face à un regain d’insécurité. Des agressions, des viols, des braquages et des assassinats se multiplient dans la capitale. Rappelons quelques cas de ces derniers mois: le meurtre d’un cadre de l’administration publique, le viol et l’assassinat d’une sexagénaire, le meurtre d’une jeune femme par son concubin, le viol et l’assassinat d’une jeune fille, puis un jeune homme assassiné en plein jour par des inconnus à bord d’un véhicule non immatriculé.
Le braquage de téléphone aussi se développe et plusieurs citoyens en sont victimes presque tous les jours sur l’axe qui va de l’échangeur de Chagoua jusqu’au rond-point double voie ou encore sur l’axe CA7. Dans plusieurs quartiers et axes de la ville, plusieurs personnes sont aussi victimes de vol, d’attaque à main armée ou se font arracher leur engin à deux roues.
La police s’organise pour y faire face, ce qui se traduit par l’arrestation et la présentation devant la presse de plusieurs malfrats arrêtés. Le 23 juin dernier, 49 présumés malfrats ont été présentés. Les forces de police ont saisi 80 armes de différents calibres, quatre motos, quatre véhicules et 2698 munitions. En janvier dernier, la police a démantelé un groupe de malfrats composé de 18 personnes dont trois femmes. Il y a trois jours, 641 personnes ont été arrêtés, ce qui a conduit les autorités à faire déguerpir les habitants du quartier Roma. Les recherches de la police les ont conduits à retrouver un véhicule non immatriculé dont le propriétaire aurait tué le jeune homme en plein jour sur l’axe El-nymeri.
Malgré ces efforts de la police, on continue d’enregistrer des cas d’assassinats, de viols, vols et braquages dans la ville de Ndjamena. Qu’est ce qui favorise ce regain d’insécurité?
L’homme de la rue se prononce sur le regain d’insécurité
D’après les impressions recueillies par la rédaction de RNI, chacun se fait sa petite idée sur la recrudescence de l’insécurité ces derniers temps dans la capitale. Selon les personnes interrogées, malgré la présence des autorités pour assurer la sécurité, les cas se multiplient en raison du manque de patrouille dans la ville. Certains demandent au gouvernement d’instaurer à nouveau un couvre-feu. « La situation sécuritaire dans notre pays vraiment ça va mal hein ! On a besoin de la sécurité, une sécurité qui nous garantit. Mais il y a des cas de décès il nous faut renforcer les policiers. » déclare un homme rencontré dans la rue.
Ecoutons les avis au micro de Oumar Yana
Notre reporter a aussi tendu son micro au Dr Banyara Yoyana, analyste et expert en extrémisme violent. Selon lui, la situation d’insécurité à Ndjamena est la conséquence d’une absence totale des autorités compétentes de l’Etat. Dr Banyara Yoyana d’ajouter que c’ est un fléau qui met en émoi la société. Il demande par ailleurs à l’Etat d’assurer sa mission régalienne qui est la sécurité de la population et la protection de leurs biens. « L’insécurité est due a une absence totale de l’autorité de l’état, on ne sait pas qui gère la ville, on ne sait pas qui gère le pays… » insiste t-il.
Ecoutons ses impressions au micro de Oumar Yana