La région du lac Tchad a la réputation d’être le grenier du pays, particulièrement de N’Djamena, la capitale. Cette région approvisionne le pays et sa capitale avec les produits vivriers comme le maïs, le mil, le blé, sorgho et le poisson.
En ce qui concerne le poisson, il est capturé par les pécheurs du lac, acheminé à N’Djamena par camion en des tas de poisson frais ou séché au soleil ou fumé, appelés colliers.
Baisse du niveau d’offre de poisson à N’Djamena
L’offre de poisson du lac vendu à N’Djamena a baissé de moitié, selon le délégué des vendeurs de poisson dans la capitale tchadienne. Interrogé par Dandal Kura Radio Internationale N’Djamena, cette offre est passée de 1000 à 500 colliers par semaine. Les vendeurs n’évaluent nullement pas la quantité de poisson en kilogramme ou en tonne. Ce qui traduit le caractère artisanal de la vente du poisson. Selon la même source, l’offre de poisson varie en fonction des saisons, actuellement, c’est la saison de baisse. Il précise que d’habitude, c’est en août que les poissons tels que les «carpes » ou « Tilapia » et les « Synodontus Schall » ou « Garga » en arabe local inondent les marchés de la capitale. Malheureusement, déclare-t-il, cette année, ces poissons préférés des Tchadiens et dont le prix est à la portée de la bourse de tous, se font de plus en plus rares sur les marchés de la capitale.
Nous sommes au mois d’octobre, la fin de la saison des pluies qui commence en juin et qui coïncide avec la période de reproduction d’un grand nombre d’espèces dans le bassin du lac Tchad.
Pour Negila Christine, déléguée des vendeuses détaillantes , la saison est certes responsable de la baisse d’offre, mais, il n’y a même pas d’acheteurs. Pour la présidente de l’Union des Organisations des Femmes vendeuses du poisson du Tchad, Fahil Agoï, les raisons qui expliquent la rareté du poisson sur les marchés sont ailleurs et dit que cette carence est dû à l’augmentation du niveau du fleuve, et les poissons viennent par période.
Difficulté liée à l’activité de la pêche
Le phénomène Boko Haram qui secoue le bassin du lac Tchad depuis 2014 n’est pas à perdre de vue. Les pécheurs n’exercent pas normalement leurs activités de pêches, ils régulièrement sont attaqués par les éléments de Boko Haram. Younouss Ousman, le président du comité de gestion du marché moderne de poisson frais de N’Djamena interrogé par VOA en aout 2016 explique que les membres de l’organisation de Boko Haram empêchent les pêcheurs de faire leur travail et kidnappent le poisson à destination de N’Djamena. Une dizaine de pécheurs ont même été égorgés, des villages des pécheurs incendiés a du laisser des traces dans le subconscient des individus.
Il est à signaler que la pauvreté accentuée par la crise économique qui frappe le pays il y a plus d’un an, explique nettement pourquoi il n y a pas abondamment d’acheteurs des poisson dans les marchés de N’Djamena.
La rédaction de Dandal Kura Radio International N’Djamena