C’est l’insécurité persistante dans la zone qui a poussé les autorités a reprendre ce 13 octobre 2021 une décision interdisant les motos de jour comme de nuit, dans certains départements et communes de la région de Tillabéri, proche de la zone des « trois frontières ».
Cette décision a été prise en raison de l’insistance des populations de la région, motivées par la persistance des menaces sécuritaires, qui ont envoyées leurs doléances au chef de l’Etat. La decision fait suite aux instructions prises à l’issue du Conseil national de sécurité (CNS) dont la dernière session ordinaire s’est tenue le mardi 12 octobre sous la présidence du Chef de l’Etat. Le Gouverneur de la Région s’est adressé aux différents Préfets des zones concernées, dans les départements de Say, Torodi, Gothèy,Téra, Bankilaré, Ayerou et Tillabéri ainsi que les communes rurales de Dessa et Anzourou dans le département de Tillabéri.
La région de Tillabéri est en proie depuis 2017, à une multiplication d’attaques terroristes et à un accroissement de l’insécurité. La décision interdisant la circulation des motos avait été prise et instaurée pendant des années. Mais le premier septembre dernier, cette décision avait été levée à cause d’une reprise en main relative de la situation sécuritaire par les Force de Défense et S2curité (FDS), suite aux doléances exprimées par des associations de la société civile ainsi que des populations et leaders communautaires de certaines localités.
Le président avait promis que la situation serait évaluée et examinée « au cas par cas » avant de prendre les mesures qui s’avèrent nécessaires. C’est donc suite à cette promesse et après évaluation de la situation des menaces sécuritaires par le Conseil national de sécurité, que la mesure d’interdiction a été réinstaurée dans certains départements et communes de la zone.
Les attaques continuent de plus belle dans les régions de Tillabéri et Maradi
Les dernières attaques en date ont eu lieu ce lundi 11 aux environs de 19h dans le village de Jigi-zeino dans la commune rurale de Banibangou et mardi aux environs de 20h dans le village Sarkin yamma safoua, commune de Sarkin yamma dans le département de Madarounfa. Les deux attaques ont été perpétrée par des hommes armées. Le bilan de ces deux attaques fait état de 10 civils tués et un blessé dans une mosquée pendant la prière de Maghrib à Banibangou dans la région de Tillabéri et une personne, un blessé et quatre femmes enlevées dans le village de la région de Maradi.
Le maire de la commune, Souley Issoufou, interrogé par la radio Studio Kalangou, confirme avoir contacté lui-même les forces de sécurité : « J’ai appelé les FDS, Forces de Défense et de Sécurité qui sont positionnées à Moullé, elles sont venues. Dans une situation de confusion, une balle perdue est tombée sur le fils du chef de village puisque les militaires ne peuvent pas distinguer les gens du village et les bandits » a-t-il expliqué.