Suite à l’agression depuis novembre du père Simon-Pierre Madou, curé de la paroisse Bienheureux-Isidore-Bakandja de Walia Goré, dans le 9e arrondissement de N’Djamena par des hommes en treillis à bord d’un pick-up, une manifestation de soutien et indignation des catholiques sur l’ensemble de territoire est remarqué.
Indignation
L’archevêque de N’Djaména, Mgr Edmond Djitangar, a réagi dans une note rendue publique et dénonce un « mépris religieux ». L’homme de Dieu a condamné en ces termes « nous dénonçons certaines attitudes et comportements de mépris que certains compatriotes ont vis-à-vis de la religion des autres ».
« C’est une forme d’intolérance qui ne doit pas avoir placé dans une société plurielle comme la nôtre, s’émeut Mgr Djitangar, dans sa déclaration. Ceux qui se conduisent ainsi se mettent “en guerre contre Dieu” car Dieu ne méprise aucune prière faite de bon cœur et avec une conscience droite, quelle que soit la confession religieuse du croyant ».
Pour l’archevêque de la capitale tchadienne, l’incident n’est pas isolé, il s’ajoute à une longue liste d’affronts subis par l’Église. Il cite notamment des tirs de gaz lacrymogènes dans la cour de la paroisse Saint-Mathias-Mulumba de Paris-Congo le 6 février 2018 lors de la répression d’une manifestation, blessant des fidèles qui sortaient de la messe matinale. Mais aussi, « l’empêchement le 29 mars 2020, par un poste mobile de la police posté à l’entrée de la paroisse du Sacré-Cœur, du curé d’accéder à la paroisse pour célébrer la messe du dimanche à cause du confinement ».
Cependant, le Réseau des anciens jécistes d’Afrique, section Tchad (Raja), et la Jeunesse étudiante chrétienne (JEC) ont aussi, dénoncé l’agression du père Madou. À leurs yeux, c’est toute la communauté chrétienne qui a été humiliée. Ils invitent de ce fait, les autorités tchadiennes à prendre leur responsabilité face à ce type de « comportement irresponsable et qui sape les valeurs de paix et de cohésion sociale ».
Violation du premier article de la Constitution
Par ailleurs, Mgr Djitangar rappelle, que le « manque de respect d’un lieu de culte fréquenté et avec tous les signes de son caractère sacré est une violation du premier article de la Constitution sur la laïcité de la République ». Ce faisant, les militaires auteurs de cette agression « se mettent au-dessus de la loi ou dans une position de hors-la-loi ».
Aussi, Mgr Djitangar invite à dénoncer toute conduite susceptible de nuire au caractère sacré des lieux de culte.