Le conflit intercommunautaire entre les communautés Arabes Choa et Mousgoums dans le département du Logone et Chari, a également touché les localités de Maga, Guirvidig, Maouda, Goulmoun, Tekele, Harvakay dans le département du Mayo-Danay. Une situation qui a poussé les communautés arabes Choa minoritaires dans ces localités à fuir pour se réfugier dans le département du Diamaré notamment dans les arrondissements de Bogo, Pette et dans les quartiers de la ville de Maroua. Selon les autorités, ils sont au nombre de 6700 personnes et d’autres continuent à arriver dans la ville de Maroua en majorité des femmes et des enfants.
Ces déplacés internes font face à de nombreuses difficultés. Ainsi, dans l’un des sites le centre de Santé du complexe de Domayo, l’insuffisance des denrées alimentaires, des couvertures ou du matériel de couchage ont été signalés ainsi que le manque de latrines.
Une crise humanitaire dont les autorités du département tentent d’y remédier. Le préfet Jean Ekoa Mbarga a tenu une réunion pour faire le point sur la situation avant de sillonner les différents sites qui abritent ces déplacés dans les quartiers de Maroua. « Dans le cadre du conflit intercommunautaire qui opposent les communautés Mousgoums et arabes Choa dans le Logone et Chari, nous avons reçus au niveau de notre département dans les villes de Bogo, Pette et la ville de Maroua un important nombre de personnes déplacés internes soit 6700 dans l’ensemble du département. Il fallait donc qu’on fasse le point, faire un recensement toutes les personnes qui viennent comme déplacés internes essayer de voir là où il faut les regrouper que ce soit dans les familles d’accueil ou alors dans les espaces publics pour voir comme une certaine solidarité peut se constituer autour d’elles », indique Jean Ekoa Mbarga.
Cependant, ces déplacés internes venus du Mayo-Danay ont perdu leurs maisons et leurs commerces. « Plus de 3000 têtes de bétail et plus de 2000 petits ruminants», déplorent-ils. « Un jour, nous avons été surpris par les attaques, nos maisons ont été incendiées et nos bétails ont été emportés, les gens ont fui les localités de Pouss et de Guirvidig pour venir ici à Maroua. Nous ne connaissons pas les gens mais ils sont solidaires de notre sort et nous apportent leur assistance », confie Bichara Emat, déplacé interne.
Malgré cette assistance des autorités et des populations hôtes, ces déplacés pensent à leur retour dans leurs localités.