Ecouter en direct
Radio Ndarason Internationale

Non classé

Cancer au Tchad : Plus de 300 cas enregistre par ans.

6 février 2018
Temps de lecture : 7 minutes

Plus de 300 cas de cancer enregistré au Tchad chaque annee. Ces chiffres sont donnes par le coordonnateur du programme national de lutte contre le cancer et unique cancérologue du Tchad. Selon Dr. Adoum Ali Garandi, les deux tiers de ces cas se trouvent dans la région du Lac.   Dr. Adoum Ali Garandi nous en parle dans entretien exclusif avec Dandal Kura Radio International Ndjamena. C’est à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le cancer. Nous vous proposons l’intégralité de l’entretien.

Dandal Kura Radio International N’Djamena : Dr Adoum Ali Garandi, c’est quoi le cancer ?

Dr. Adoum Ali Garandi : Le cancer est une maladie des cellules. Vous savez que le corps humain est constitué des cellules. Et ce sont ces cellules qui, sous l’effet des certains types des produits chimiques, hormones ou virus, c’est-à-dire  des infections, peuvent se transformer en cellule dites cancéreuses qui peuvent menacer l’organisme du patient ensuite envahi le corps et le tue.

Dandal Kura Radio International N’Djamena : Est-ce que le cancer est une maladie mortelle ?

Dr. Adoum Ali Garandi : Bien sûr ! Le cancer est une maladie mortelle. Si elle n’est pas vite détectée et traitée au point nommé.

Dandal Kura Radio International N’Djamena : Est-ce qu’ il y a des cas des maladies de cancer au Tchad ?

Dr. Adoum Ali Garandi : Bien sûr ! Aujourd’hui au Tchad, depuis un certain nombre de temps, tous les types du cancer qui existent au monde sont présents au Tchad. Mais, si on prend par unité, le cancer du sein chez les femmes est trop menaçant et même le premier au Tchad.

Dandal Kura Radio International N’Djamena : Est-ce que vous pouvez estimer le nombre des  cas de malade et décès du cancer au Tchad ?

Dr. Adoum Ali Garandi : Bien sûr ! Nous ne pouvons pas estimez parce que les le registre cancer nous manque pour donner un nombre exacte de cas de cancer au Tchad. Mais néanmoins avec le travail que je fais depuis plus de 30 ans nous avons qu’à même une idée sur la situation. Nous enregistrons au moins 300 cas par année.

Dandal Kura Radio International N’Djamena : Quels sont les différents types de cancer ?

Dr. Adoum Ali Garandi : Bon ! comme je viens de le dire tantôt , il y a le cancer de sein chez la femme, y a le cancer de vessie urinaire ; il y a le cancer de col utérin chez la jeune femme, de l’utérus chez la vielle femme, le cancer de la prostate,  La liste est très longue, donc nous avons plus de 200 types de cancer et il y en a tous au Tchad.

Dandal Kura Radio International N’Djamena : Comment est-ce que le cancer apparait ?

Dr. Adoum Ali Garandi : L’apparition de cancer est difficile à dire parce que le problème de détection précoce se pose. Il est même très difficile au Tchad. D’abord il faut reconnaitre que nous avons une population qui est à plus de 80% analphabète qui croit à tout. Au début elle pense d’abord à l’empoisonnement et quand elle s’en rend compte c’est déjà trop tard.

Dandal Kura Radio International N’Djamena : Comment se fait la prise en charge de cancer ?

Dr. Adoum Ali Garandi : A l’heure actuelle tout cas de cancer,  si c’est confirmé nous le prenons en charge. Nous faisons la chimiothérapie, la chirurgie ou la macrosomie  pour des cancers qui ne sont pas tellement évolués. Et ce dernier temps, pour ceux qui ont des moyens nous avons un 3e degré de traitement que nous appelons traitement moléculaire et ça dépend des  moyens du patient parce que ça coute cher.

Dandal Kura Radio International N’Djamena : Combien peut couter le traitement d’un cancer ?

Dr. Adoum Ali Garandi : Tout dépend du type du cancer et aussi des moyens que dispose la personne, par exemple pour le cas de cancer de sein chez la femme, ça peut aller de 500 milles Francs CFA à 1 million pour tout le cycle du traitement.

Dandal Kura Radio International N’Djamena : Combien de mois peut faire le cycle du traitement ?

Dr. Adoum Ali Garandi : Bon ! Pour le cas de cancer de sein chez la femme, le patient a six mois du traitement chimiothérapie et, après cela, il a encore 5 ans de traitement hormonothérapie.

Dandal Kura Radio International N’Djamena : Comment peut-on prévenir le cancer ?

Dr. Adoum Ali Garandi : L’année dernière,  nous avons déjà mis en place un plan cancer et nous cherchons des moyens pour son exécution, mais déjà nous prenons de l’avant pour savoir où se trouve aujourd’hui ce cas de cancer au Tchad. C’est le bassin du lac Tchad. Nous pensons que derrière ça, il se cache un problème de pollution, les contacts avec les produits cancérigènes donc il faut chercher à éduquer, à informer pour faire attention. Parce qu’aujourd’hui, 70 pour cent de cas de cancer est liée à l’écosystème et à l’environnement. Nous utilisons trop d’engrais, des déchets. Il faut chercher à les traiter plutôt que de les jeter. Aujourd’hui, par exemple, nous savons que le Chari, le Logone et le lac contiennent trop de fer, il faut chercher à éviter de les utiliser directement.

Dandal Kura Radio International N’Djamena : Est-ce que vous pouvez estimer  le nombre des cas de cancer dans la région du lac ?

Dr. Adoum Ali Garandi : Les trois cents cas de cancer que je viens de dire tout à l’heure, le deux tiers se trouve dans la région du lac.

Dandal Kura Radio International N’Djamena : Quel est votre conseil à la population en générale ?

Dr. Adoum Ali Garandi : Nous, ce que nous pouvons faire, c’est d’informer au maximum pour que les gens sachent. Il faut qu’ils se présentent dans les centres de santé pour tout cas suspect, s’il s’agit du cancer, le traitement  peut être précoce afin que le sujet recouvre sa santé parfaitement ou s’il s’agit d’une autre maladie on traite aussi.

Dandal Kura Radio International N’Djamena : Quel est votre message spécifique à la population du Lac ?

Dr. Adoum Ali Garandi : A la population du lac, il faut chercher à préserver l’environnement et qu’elle fasse attention aux déchets qu’ils produisent. Et aussi chercher à fréquenter les services de santé pour qu’on le dépiste très tôt.

Dandal Kura Radio International N’Djamena : Est-ce qu’il y a des structures qui prennent en charge le cas de cancer ?

Dr. Adoum Ali Garandi : Dommage  parce que dans le plan cancer je suis le seul spécialiste au Tchad. Depuis plus de 30 ans, nous prenons de l’âge d’ailleurs dans ce plan nous avons beaucoup mis l’accent sur la formation du personnel parce que nous n’en avons pas assez. Donc, il faut former le personnel, construire des hôpitaux, les équiper et les choses iront en normes sinon à l’heure actuelle c’est très difficile.

Dandal Kura Radio International N’Djamena : Merci Dr. Adoum Ali Garandi.

Dr. Adoum Ali Garandi : Merci, Dandal Kura Radio International N’Djamena 

La rédaction de Dandal Kura Radio International N’Djamena 

À propos de l’auteur

Ali