La vie reprend peu à peu son rythme dans la ville de Baga-kawa au Nord-Est du Nigeria, après avoir été longtemps sous le contrôle des éléments de Boko Haram. Coupée des aides humanitaires après avoir regagné leur ville d’origine, la population se livre à la culture maraichère pour subvenir à ses besoins vitaux. C’est le constat fait par notre reporter Abdou Youssouf Wollimi lors de son séjour dans cette localité.

Contrairement au Tchad où les déplacés attendent toujours les aides humanitaires, du côté du Nigeria, les habitants de Baga-kawa, après avoir quitté les camps de déplacés sous la pression du gouvernement, reprennent les activités génératrices des revenus. A l’entrée de cette ville, tout comme à la sortie, tout semble être à la normale même si on peut voir les maisons et les édifices publics endommagés par Boko Haram dont la plupart d’eux restent sans toiture.

On peut espérer une lueur d’espoir en apercevant des petits champs des cultures de maïs, des patates, d’oignons et des haricots, pour ne citer que ceux-là. Dans les champs au bord du goudron, on aperçoit les femmes et les enfants en train de travailler comme dans le passé, avant l’insurrection des djihadistes au nord-est du Nigeria.

Selon Modu Gana, un membre de comité d’auto-défense rencontré dans son champ de haricot, ces cultures lui permettent de joindre les deux bouts dans son ménage. Il ajoute également que grâce à ça, il peut avoir un peu d’argent de poche. Pour Fanta, une cultivatrice dans son champ avec ses enfants, la culture d’oignons qu’elle fait actuellement lui aidera à gagner de l’argent pour faire le commerce. Elle poursuit que la terre est très fertile pour la culture mais il lui manque des tracteurs pour labourer un grand espace.

En réponse à ce manque des tracteurs, la force multinationale mixte prévoit des activités civilo-militaires pour appuyer la population dans ses activités de cultures maraîchères à Baga Kawa dans le nord-est du Nigeria. Cette initiative n’est-elle pas un exemple à suivre dans la province du lac au lieu d’entendre toujours les aides humanitaires.