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Santé

Poison et poisson

17 mars 2022
Temps de lecture : 2 minutes

Par Abakar Kongoï

Depuis quelques années, dans la province du Lac, les pêcheurs utilisent des insecticides tel celui que l’on appelle communément « Pia-pia », pour conserver les poissons fumés écoulés sur les marchés nationaux et internationaux. « Nous utilisons le pia-pia pour que les poissons fumés ne pourrissent pas, l’insecticide chasse les insectes qui pourraient ravager le poisson. Cette technique est utilisée le plus souvent pour les poissons que nous exportons vers les villes lointaines, voire au Nigeria. La pulvérisation de l’insecticide empêche les insectes à s’approcher des poissons », explique Adam Abakar, le président de l’association des pêcheurs du Lac. Néanmoins, il concède que « la consommation du poisson pulvérisé avec le pia-pia peut créer des gonflements de ventre. »

Cette méthode de conservation utilisée par les pêcheurs et les grossistes n’est pas sans danger sur la vie des consommateurs. L’insecticide reste un produit chimique, nocif pour l’organisme humain. Pourtant, des pêcheurs n’ont aucun scrupule à utiliser ce produit .
Abakar Adam, nostalgique, se souvient du bon vieux temps quand « on n’utilisait pas de tels produits. “Un bon fumage suffisait pour que les poissons ne soient pas ravagés par les insectes.”
Le Président de l’association des pêcheurs du lac se rappelle de cette époque : “Dans le passé, j’exportais du poisson fumé au Nigeria, j’ai toujours su que les poissons bien fumés n’ont pas besoin de pia-pia pour être conservés.”
En effet, le poisson naturellement bien fumé n’est pas attaqué par les insectes.
De leur côté, les autorités, à travers le président de l’association, invitent les pêcheurs à éviter l’utilisation des insecticides dans le fumage et le stockage des poissons.

Pour rappel, le poisson joue un grand rôle dans l’apport en protéines et en revenus d’exportation. Le poisson demeure en effet plus accessible que la viande pour les ménages à faibles revenus . En 1990, la FAO estime que la consommation annuelle du poisson par personne à environ 10,9 kg au Tchad.

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ABAKAR KONGOÏ