La région va devoir affronter une grave crise alimentaire, s’alarme la FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. En Afrique de l’Ouest et au Sahel, 27 millions de personnes souffrent actuellement de la faim ou de la malnutrition. Ce chiffre pourrait bondir de 40% et atteindre 38 millions de personnes d’ici juin. En cause, l’insécurité, la sécheresse, mais aussi les effets inflationnistes sur les prix des denrées, consécutifs à la pandémie de Covid-19 et à la guerre en Ukraine.
La guerre en Ukraine ne doit pas faire oublier les autres crises dans le monde et notamment les crises alimentaires en Afrique, c’est ce que répète depuis plusieurs semaines la FAO. Une consultation internationale réunissant des dirigeants africains, européens et des instances onusiennes se tient demain mercredi à Rome, siège de la FAO. Car la situation alimentaire s’aggrave de jour en jour, notamment en Afrique de l’Ouest.
Dans la région sahélienne, ainsi qu’autour du lac Tchad, en quatre ans, le nombre de personnes souffrant de malnutrition a été multiplié par quatre. En cause, l’insécurité. Les groupes armés, le terrorisme, mais aussi les coups d’État, souligne un responsable de la FAO. Les déplacements de population en raison de ces conflits battent tous les records. Et les paysans éloignés de leurs champs ne peuvent plus travailler, ce qui renforce l’insécurité alimentaire. Autre phénomène aggravant : la sécheresse et le changement climatique.
Cependabt, depuis la pandémie de Covid-19, les prix des produits de base ne cessent d’augmenter. L’inflation est alimentée depuis un mois par la guerre en Ukraine, avec le renchérissement du coût de l’énergie et donc du transport, ainsi que la raréfaction du blé ukrainien dont dépendent nombre de pays. L’Afrique de l’Ouest et le Sahel sont prisonniers d’un enchaînement de circonstances que la FAO espère briser grâce à la solidarité internationale.
Avec RFI