Au Nigeria, le nord-ouest du pays est de plus en plus la cible d’attaques de bandes criminelles qui pillent et enlèvent les habitants. Pour contrer ce fléau, l’État de Zamfara appelle les civils à se doter d’armes pour se protéger eux-mêmes. Une stratégie qui démontre l’absence de l’État dans la région.
Dans cet État, frontalier avec le Niger, les attaques de bandits sont devenues quasi quotidiennes. Pour tenter d’y faire face, le gouvernement de l’État a non seulement décidé de fermer les marchés dans plusieurs districts et d’interdire la circulation à moto, mais il a aussi choisi d’appeler la population civile à se défendre en se dotant d’armes.
« Nous avons fait cette déclaration à cause du retour des attaques de bandits dans certaines régions de l’État, et en ce qui concerne le début de la saison des pluies, de nombreux agriculteurs veulent accéder à leurs terres agricoles pour produire des aliments pour le public. Nous avons épuisé toutes les mesures pour protéger la vie et les biens des citoyens », selon Ibrahim Dosora, le porte-parole du gouvernement de Zamfara, joint par Bashir Ibrahim du service Hausa de RFI.
Cette initiative très controversée illustre le désarroi des acteurs locaux face à l’absence de l’État fédéral. Elle fait aussi écho à la prolifération à travers tout le pays de groupes de justiciers, créés pour protéger les populations.
Un phénomène qui inquiète l’International crisis group (ICG). Dans une étude parue en avril, il estimait que, dans certains cas, l’activité de ces groupes risquait d’aggraver les tensions intercommunautaires et d’accroître les risques de conflit.
Avec Rfi