Chargé des projets à l’Agence Française de Développement (AFD), Quentin Pujol, a suivi le développement de radio Ndarason. En fin de mission au Tchad, avant son départ, il est passé saluer les journalistes. Il a accordé un entretien à la rédaction.
Vous terminez votre mission au Tchad. Qu’est-ce que vous avez aimé et retenu dans le projet Ndarason ?
J’en retiens beaucoup de choses. Tout d’abord, ce sont de superbes rencontres que j’ai faites tant avec l’équipe de direction de la radio qu’avec les journalistes que j’ai pu côtoyer pendant plusieurs mois et avec qui nous avons beaucoup échangé. Cela m’a beaucoup marqué parce que certains, même la plupart, ont des parcours de vie extrêmement intéressants, très riches, malgré leur jeunesse. Cela m’a beaucoup inspiré parce que ce sont des jeunes qui n’avaient pas forcément une formation pour devenir journalistes. Mais parce qu’ils croient en ce projet, ils sont très motivés. Mieux, ils croient dans l’apport que la radio peut avoir pour leur communauté dans la province du Lac spécialement. Ils se sont donc formés au métier avec passion. Ce sont aujourd’hui des journalistes talentueux qui apportent beaucoup à la radio et aux populations du bassin du lac Tchad.
Quels souvenirs vous garderez de ce Projet ?
Je crois effectivement et malheureusement que la radio Ndarason ne pourra pas résoudre tous les défis auxquels est confrontée cette magnifique région du lac Tchad qui est traversée par beaucoup de difficultés depuis quelques années et encore aujourd’hui. Mais je pense que cette radio et j’y crois vraiment, Ndarason est une partie indispensable d’une réponse collective à ce défi auquel nous faisons collectivement face. Ce qui m’a marqué le plus est que la Radio Ndarason ne fait pas qu’informer les populations du bassin du lac Tchad. Elle fait bien plus que cela : cette radio est un véritable trait d’union entre les différentes communautés. Je pense notamment aux émissions de débats, aux émissions interactives de la radio, etc. Pour moi, cette vocation va au-delà de la simple mission d’ information.
La radio crée un lien qui unit les communautés. C’est l’essentiel de ce que j’en retiens. C’est très atypique et je crois que c’est salutaire.
Vous avez un message pour les journalistes ?
Oui ! D’abord, je vais leur exprimer mon profond et sincère respect et admiration pour le travail déjà accompli et pour leur autoformation, car ils se formés avec, évidemment, l’appui de journalistes plus expérimentés. Et puis un message d’encouragement pour la suite. Moi, tout comme l’Agence française de développement en général, nous croyons beaucoup en ce projet. J’encourage les journalistes à poursuivre leurs efforts et ne jamais se contenter de ce qu’on sait déjà, mais de continuer à se former pour devenir, jour après jour, de meilleurs journalistes pour permettre à toutes ces populations du bassin du lac Tchad d’accéder à une information de qualité.
Propos recueillis par Mahamat Moustapha Maïnou