Le phénomène des élèves des écoles coraniques, communément appelés talibés, mendiant dans les rues et marchés de N’Djamena prend chaque jour de l’ampleur. Ils sont des dizaines par groupe ou en solitaire qui prennent d’assaut artères principales et marchés de la capitale tchadienne, le bol tendu pour demander l’aumône. Le phénomène inquiète plus d’un observateur.
Selon plusieurs sources, il s’agit d’enfants mis à la disposition des marabouts pour l’école coranique. Certaines de ces écoles n’existent que de nom. Selon ces sources, les enfants sont plutôt exploités par les marabouts pour leur survie.
Ces élèves des écoles coraniques témoignent de l’exploitation dont ils sont victimes de la part des marabouts censés les instruire sur les préceptes du Coran. Nous souffrons, disent-ils, exploités par le maître ou marabout qui demande de sortir mendier et ramener de l’argent chaque jour. Ils disent ne même pas avoir de temps pour apprendre les versets coraniques.
Plusieurs marabouts interrogés sur quelques questions en rapport avec ce phénomène refusent de s’exprimer. D’autres évitent proprement de répondre aux questions, tirant la couverture de leur côté.
La vue des enfants, jeunes et moins jeunes dans les rues et marchés de N’Djamena inquiète plus d’un observateur. Certains n’hésitent pas de dire d’ici quelques années, ces enfants non instruits, sans métier appris constituent une vraie bombe à retardement pire que Boko Haram dans la capitale tchadienne.
C’est conscient de ce danger que les autorités avaient lancé une véritable chasse aux talibés mendiants dans la capitale tchadienne au lendemain des attaques suicides de Boko Haram à N’Djamena en 2015.