Près de 1,4 million d’enfants sont piégés dans des zones difficiles d’accès durant les conflits. L’information est contenue dans le rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’Enfance, UNICEF, publié en 2017. Un autre rapport onusien de 2014-2015 indique que plus de 75 % de ces enfants sont des filles.
Selon l’Unicef, 670 000 enfants ont été privés d’éducation l’année dernière dans le bassin du lac Tchad. Plus de deux milles écoles ont été fermées au Nigeria, Niger et Cameroun à cause de ce phénomène. La majorité d’enfants n’ont plus accès à l’éducation au Nigeria, au Cameroun et au Niger. Dans la région de Diffa, par exemple, 55 % des enfants ne sont pas scolarisés.
Les conséquences de l’insurrection des éléments du groupe Boko Haram sur la santé sont dramatiques. Lors des différentes incursions, les éléments du groupe ont fait de nombreuses victimes dont des femmes et des enfants. Aujourd’hui, de nombreuses personnes vivent dans une situation de handicap physique à la suite des attentats terroristes perpétrés par Boko Haram.
Selon Julienne Stéphanie Nouetchougnou, analyste en politique de la santé à l’Institut Politique Nkafu, depuis 2014, les activités de vaccination dans l’extrême nord du Cameroun ont été en proie à l’insécurité compte tenu de l’extension des attaques de Boko Haram. Elle a indiqué qu’au moins neuf des trente districts de santé de la région de l’ Extrême-Nord ont été directement touchés. Selon toujours elle, l’accès de la population locale aux soins de santé est devenu difficile à cause de la fermeture de certaines cliniques suite à l’insécurité.
Après avoir visité en 2016 la ville de Bama, située dans l’Etat de Borno au nord du Nigeria, Médecin Sans Frontière a déclaré que la situation sanitaire était désastreuse pour des milliers de personnes et les taux de malnutrition aiguée sévère étaient extrêmement élevés. Selon Fabrice Weissman, directeur d’étude au Crash, centre de réflexion sur l’action et les savoirs humanitaires les interventions d’assistance aux populations se concentrent dans les villes contrôlées par le gouvernement Nigeria.
L’organisation des Nations Unies pour l’enfance dit estimer à 195 000 enfants en situation de malnutrition sévère.
Dans les situations de conflit, les enfants sont particulièrement les plus exposés au risque déclare l’UNICEF. La protection de l’enfance est remise en cause à cause de l’absence de régulation et de l’ampleur des violences des conflits.
Les filles ont été plus en danger, particulièrement exposées aux risques des violences sexuelles. Les agressions, les viols mais aussi les mariages forcés ont fortement augmenté depuis le début de la crise. Les femmes et les jeunes filles n’ont plus eu accès aux contraceptifs et à l’éducation sexuelle. Ceci a augmenté le risque de grossesses précoces.
Que ce soit au Tchad ou au Cameroun, les régions de l’Extrême nord ont payé un lourd tribut à cause de la guerre qu’impose Boko Haram. Ces régions qui vivent principalement de la riziculture, du maraichage et de l’élevage se trouvent dans l’incapacité d’écouler leurs produits au Nigéria à cause de la fermeture des postes douaniers.
Le 11 décembre 2017, un attentat à la mosquée de Kerawa, dans le nord du Cameroun à fait trois mort dont, le kamikaze et deux fidèles. Plusieurs blessés ont également été signalés dans l’attaque.
Selon l’Agence France presse, le 1er novembre 2018, le groupe a lancé plusieurs attaques sur Dalori et d’autres villages voisins. Dalori est un village situé au nord-est du Nigeria.
Au Nigéria, plus de quinze fillettes ont été enlevées dans la nuit de vendredi 23 au Samedi 24 Novembre 2018 dans la région de Diffa. Diffa est une région située au Sud-Est du Niger. Dans la même région, le groupe islamiste a frappé le camp de Foraco à Toumour, tuant huit personnes quelques jours après.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, les éléments de Boko Haram ont attaqué le village de Ngouboua, situé sur la rive du Lac Tchad, non loin de la frontière nigériane. Plusieurs militaires tchadiens ont perdu la vie dans l’attaque.
Selon Médecin sans frontière, depuis 2009, le conflit entre le groupe armé Boko Haram, les armées du Nigeria et de la sous régions a causé la mort de plusieurs milliers de civils et le déplacement de plus de 2 millions de personnes. Les déplacés et réfugiés de la région du lac Tchad et particulièrement du Nord-Est du Nigeria sont nombreux à vivre dans des villes, camps ou enclaves contrôlées par les militaires dans des conditions précaires.