« Dla bakta » « taper sur le bol’’ en français, est la danse qui se joue pratiquement toujours à l’occasion du mariage chez les communautés Kanouris du Tchad.
En effet, les Kanouri (ou Kanuri chez les anglophones et Borno chez les arabes), sont un peuple d’Afrique occidentale et centrale vivant à proximité du Lac Tchad notamment : au Nigeria dans l’État de Borno, au Niger Zinder et Diffa, et au Tchad dans les provinces du Kanem, Chari Baguirmi et quelques peu dispersés dans d’autres provinces du pays.
On retrouve également une minorité vivant dans le sud de la Libye et au Soudan. D’ailleurs, selon certains historiens, le mot « Tchad » vient du Kanouri et veut dire « grande étendue d’eau ».
De confession musulmane, le Kanouri est un peuple assez mobile avec une particularité d’être généralement des commerçant et de fins artisans.
Chez les Kanouris, traditionnellement les hommes se marient dans la vingtaine et les filles dans l’adolescence. Le mariage Kanouri est un événement riche en couleurs. C’est une occasion joyeuse où la musique, la danse et d’autres activités culturelles sont mises en valeur.
Cependant, à cette occasion, la danse traditionnelle appelée ‘’Dla’’ doit être interprétée pour l’honneur des mariés et respecter pour sa tradition.
C’est un moment où les proches de la mariée sont autour d’elle pour lui prodiguer des conseils. Des femmes s’assoient sur une natte autour d’un grand récipient rempli d’eau. Une calebasse y est posée et des femmes tapent dessus à l’aide de bâtons de mile.
Pendant le Dla, à travers des chants, les tantes paternelles et maternelles, cousines et sœurs apprennent à la mariée à être une perle aux yeux de son mari. Elles lui enseigne l’art de créer un foyer agréable, comment répondre quand son « chéri » l’appelle. La mariée apprend également comment utiliser l’encens, et savoir appliquer correctement le NALLE ou henné (tatouage). Pour les Kanouri, leurs femmes sont des perles, témoigne Babaga Gana, historien.
Pour lui, les femmes Kanouris sont bien éduquées sur le plan religieux, et plaire à leurs maris.
Par Mahamat Moustapha Maïnou