La grève des enseignants camerounais du secondaire regroupés sous la bannière du mouvement « On a trop supporté », amorce le troisième mois sans véritables solutions du gouvernement à leurs revendications. Plus, grave, une note du ministre des enseignements secondaires signée récemment fait craindre l’enlisement de la situation.
L’année scolaire 2023-2024 au Cameroun reste largement perturbée par le mouvement « On a trop supporté », depuis la rentrée du 04 septembre 2023. Brandissant une série de revendications, dont la signature et l’application du spécial et l’apurement de la dette de près de 200 milliards que leur doit l’État, les enseignants ont opté pour la craie morte. Une stratégie qui consiste à être présent à l’école mais sans faire de cours.
Mécontents des maigres retombées de la dernière grève lancée fin 2021, lors de laquelle ils estimaient avoir été floués par le gouvernement, les enseignants tiennent cette fois ci la main ferme pour obtenir gain de cause. C’est pourquoi malgré les assurances de six membres du gouvernement réunis le 29 septembre dernier autour du ministre de la communication n’ont pas réussi à calmer la colère des enseignants. Même si beaucoup parmi eux ont été victimes, font – ils savoir, des actes d’intimidation et des affectations disciplinaires.
Dans le registre des représailles, le ministre des enseignements secondaires a signé le 09 novembre dernier une correspondance demandant aux chefs d’établissement de transmettre les noms des grévistes. Une décision d’ailleurs condamnée par le syndicat des enseignants du Cameroun pour l’Afrique qui a demandé, par ailleurs à tous les grévistes d’assurer le service minimum du 13 au 17 novembre. Service minimum sans évaluation des élèves, sans remplissage des bulletins de notes, sans participation aux séminaire et autres activités de l’établissement.
Pendant ce temps, craignant une année blanche pour leurs enfants, des parents d’élèves de l’Extrême-Nord ont projeté rencontrer le gouverneur Midjiyawa Bakary mercredi 15 novembre 2023.
Abdoulkarim Hamadou
