Au Tchad, le mois d’août et début septembre sont synonyme de grosses pluies qui affectent les populations. C’est aussi le moment où les premières récoltes foisonnent dans les marchés et les rues des différentes localités du pays. C’est le cas au marché hebdomadaire de Kiskira, une localité située à environ 20 kilomètres de Liwa, dans la province du Lac.

Chaque mercredi à Kiskira, c’est le jour de marché. Ce village s’active toute une semaine pour accueillir les commerçants et clients venus de tout bord de la province du Lac. C’est une sorte de foire hebdomadaire ou tout le monde s’improvise commerçants. A l’entrée de ce marché hebdomadaire, manioc, patates, taros, maïs, arachides et des légumes de toutes sortes venues tout droit des champs nous souhaitent la bienvenue.

Issa, un déplacé de Lodo, la trentaine, est un amoureux du maïs braisé. « Le sol de là où est installé notre site n’est pas favorable à la culture de maïs c’est pourquoi j’ai marché jusqu’ici dans l’espoir d’en trouver pour calmer mon envie », dit-il. Le maïs est bien sûr plein au marché mais son prix enlève toute envie d’en acheter. Halima, la vendeuse du maïs braisé, la vingtaine se défend. « J’achète très cher le sac et je m’en sors à peine », souligne-t-elle. Un sac de maïs frais coûte, selon Halima, jusqu’à 30 000 et cela l’empêche de l’acheter à certains jours du marché.

A Kiskira, le prix des denrées de premières nécessités est aussi en hausse. Le koro de riz est à 2000 F, le koro du sucre à 2700 F CFA. Le koro d’oignon qui se vendait à 1000 F l’année passée à la même période se vend aujourd’hui à 2000 F CFA. Le coupable derrière cette hausse d’après les commerçants, est l’inondation qui a rendu les routes impraticables mais a aussi détruit les champs et emporté les bétails.

A Kiskira, le jour du marché hebdomadaire est aussi une occasion pour les jeunes filles de se procurer quelques produits de beauté car, ce même jour, il y a des rendez-vous galant entre les villages le soir.