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Bassin du Lac Tchad

Bassin du Lac Tchad : le projet BIOPALT de l’Unesco, pour sa sauvegarde

4 février 2022
Temps de lecture : 5 minutes

Profitant à cinq pays de l’Afrique qui sont le Cameroun, le Tchad, la République centrafricaine, le Niger et le Nigeria, le bassin du Lac Tchad est une source d’eau importante et vitale partagée plus de 40 millions d’habitants.

Depuis quelques décennies, le bassin souffre d’un déséquilibre anthropo-écologique, à cela s’ajoutent les changements climatiques amorcés depuis le début des années 1970. En plus depuis une décennie de conflits armés orchestrés par la secte de Boko Haram font aussi rage dans la région. Une situation qui conduit à des migrations importantes de populations.

Les défis à relever pour préserver le bassin du Lac Tchad sont de trois ordres. Il y a d’abord ce défi sécuritaire pour la restauration de la paix et de la sécurité dans les pays du bassin du Lac Tchad, aussi un défi écologique, avec la conservation de la biodiversité, la gestion des écosystèmes et leur réhabilitation, enfin un défi socio-économique, pour la relance des activités agricoles, pastorales et piscicoles, la réduction de la pauvreté, la planification participative et la gouvernance inclusive.

Pour sauvegarder et gérer durablement les ressources hydrologiques, biologiques et culturelles de cette zone, contribuer à la réduction de la pauvreté et promouvoir la paix, les cinq États du bassin ont décidé d’appliquer le modèle des « réserves de biosphère » transfrontières et des sites du Patrimoine mondial.

C’est dans ce sens que l’Unesco, avec le projet Biosphère et patrimoine du lac Tchad (BIOPALT), accompagne les cinq États à la préparation de dossiers de nomination de réserves de biosphère nationales et/ou transfrontières et d’un site de patrimoine mondial transfrontalier dans le bassin.

Pour mener à bien ces initiatives, une démarche participative a été adoptée. Elle est construite sur quatre composantes principales : connaître, former et renforcer les capacités, réhabiliter et utiliser durablement, gérer et valoriser. Comme partenaires à ce projet il y a des scientifiques qui sont les universités des pays membres de la CBLT, mais aussi d’autres institutions internationales, des ONG et associations. Les travaux conduits sont validés par un conseil scientifique et technique.

Il faut aussi compter le fait que de 2017 à 2021, treize études ont été réalisées sur la biodiversité, l’hydrologie, la culture et les aspects socio-économiques du bassin. Avec pour but de connaitre assez bien les risques hydroclimatiques, la qualité de l’eau, la diversité biologique et culturelle et enfin la variabilité et la résilience au climat de cet espace.

2 000 personnes ont également été formées dans le cadre de la gestion pacifique des ressources naturelles, la prévention des conflits et la conservation durable du lac Tchad. En plus, une réserve de biosphère a été créée, deux autres ont été proposées ainsi qu’un site transfrontalier du patrimoine mondial, tandis que deux radios communautaires ont été lancées, participant ainsi à la prévention de l’extrémisme violent, la promotion de la paix, la protection de l’environnement et le développement durable.

Avec le projet BIOPALT l’Unesco a aussi créé sept activités génératrices de revenus portant sur l’apiculture, la pisciculture, le maraîchage agroécologique, la riziculture et l’arboriculture. Elles ont été lancées avec 20 000 bénéficiaires pour diversifier leurs sources de revenus et renforcer leur résilience socio-économique face aux impacts du Covid-19. Trois techniques de restauration écologiques ont également été développées, permettant la réhabilitation des terres dégradées et l’amélioration des compétences communautaires. Des actions de communication (site web, newsletter et événements) visent à faire connaître le projet.

Aujourd’hui l’on parle de 80 % des activités prévues dans le cadre du plan d’action de BIOPALT réalisées. Aussi il reste : la finalisation de quatre publications, la réalisation d’une étude bioécologique et socioéconomique à Kalamaloué (Cameroun), la réalisation d’un atelier régional relatif au patrimoine mondial, la finalisation de MOOC sur les réserves de biosphère et le patrimoine mondial.

Le projet BIOPALT projette aussi la restauration écologique qui est déjà amorcée, promouvoir la paix et le développement. La transhumance transfrontalière a aussi été promue, des écoles pastorales mobiles sont aussi envisageables. Il y a en plus, une synergie d’action entre éducation et alphabétisation se met en place avec d’autres initiatives, par exemple le Projet de renforcement de l’éducation et de l’alphabétisation (PREAT).

La formation et le renforcement des capacités sur la gestion pacifique des ressources naturelles, s’appuyant sur « l’approche PCCP » de l’Unesco, a également été développée, tout comme le renforcement de la coopération transfrontalière, de l’intégration régionale et la réalisation de dossiers d’inscription du lac Tchad sur la liste du patrimoine mondial et de création de réserves de biosphère

À propos de l’auteur

Eric lega