Selon une analyse faite par Koffi Dieng et rapportée par Alwihda info, le Lac Tchad est le noyau de la résilience économique de l’État Islamique en Afrique de l’Ouest au cœur du bassin. Situé au croisement de différents pays d’Afrique de l’Ouest – Niger, Tchad, Cameroun, Nigeria, le Lac Tchad est le domicile de plus de 30 millions de personnes.
Alimenté par des cours d’eau issus des massifs montagneux avoisinants, il fournit une ressource en eau douce indispensable à la survie des populations locales. Cette source d’eau est utilisée à des fins domestiques (eau potable) et économiques (agriculture, pêche, etc.).
Depuis une dizaine d’années, la région du lac Tchad est devenue la base arrière de l’État Islamique en Afrique de l’Ouest (EIAO). Dans cette zone, la faction de Boko Haram multiplie les attaques contre les populations locales et les forces armées des pays limitrophes.
Dans un rapport publié début janvier, l’ONG, Refugees International, estime à plus de 3 millions le nombre de déplacés internes et plus de 11 millions de personnes dépendent de l’aide humanitaire. Les pays du bassin du lac Tchad, confrontés à de multiples défis socio-économiques, sécuritaires et climatiques, doivent également faire face à des affrontements intercommunautaires récurrents, des enlèvements et un contrôle étatique contesté dans cette zone.
C’est dans ce climat socio-économique que prolifèrent les djihadistes de l’EIAO qui bénéficient d’un terrain idéal pour mener leurs exactions avec des zones marécageuses et de multiples îlots difficilement accessibles.
Nadège Hountinto