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Le bassin du Lac Tchad bientôt sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO

26 janvier 2018
Temps de lecture : 7 minutes

L’atelier sur la promotion de la paix dans le bassin du Lac Tchad s’est tenu du 23 au 24 janvier 2018 à Ndjamena au Tchad. Cet  atelier visant, entre autres, la gestion des ressources naturelles du lac Tchad. L’atelier a  mobilisé plusieurs intervenants des pays de la région du grand lac dont, des autorités locales, des experts scientifiques de l’UNESCO.

Dandal Kura Radio International Ndjamena a approché le professeur Mama Plea, responsable du programme science de l’UNESCO pour l’Afrique centrale. Voici l’intégralité de cette interview exclusive accordée à Dandal Kura Radio International N’Djamena.

Dandal Kura Radio International Ndjamena : Qu’est-ce que le BIOPALT ?

Professeur Mama Plea : Le BIOPALT veut dire la Biosphère pour le Patrimoine du Lac Tchad. C’est un projet qui va être exécuté dans le cas un peu global qui s’appelle PRESIBALT, Programme de Réhabilitions et de renforcement de résilience du système socio-écologique dans  le Bassin du Lac Tchad. L’objectif de BIOPALT, c’est d’arriver à classer les lacs et toutes ses parties comme site de patrimoine mondial et créer dans cette zone une réserve de biosphère transfrontière qui vise la préservation  de l’écosystème du Lac Tchad  et que la culture soit un élément sur laquelle on doit se baser pour promouvoir la paix durable.

Dandal Kura Radio International Ndjamena : Quelle est la valeur de ce projet ?

Professeur Mama Plea : Le projet, en général, est de  plus de 6 millions de dollars. Ce qui peut être estimé a, entre 3 et 4 milliards de FCFA. Pour adresser donc les différentes questions relatives la préservation de l’écosystème à une meilleure connaissance de l’écologie et au renforcement de capacité  des communautés locales et des différents acteurs dans le bassin du lac Tchad.

Dandal Kura Radio International Ndjamena : Comment sera utilisée cette enveloppe ?

Professeur Mama Plea : Lors de l’ouverture de l’atelier, nous avons précisé  les pays, en particulier,  le Tchad, le Niger, la RCA ont eu des dons de la BAD, banque Africaine de Développement. Ces dons sont  rétrocédés  à la commission du bassin du Lac Tchad, CBLT. Et,  la CBLT  a fait un contrat avec l’UNESCO, organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture, pour que nous puissions exécuter ça. Il y a aussi contributions sous formes des prêts au niveau du Cameroun et du Nigeria. Il y a aussi la contribution de l’UNESCO. Ce sont toutes ces contributions qui sont dans le paquet de plus de 6 millions de dollars.

 

Dandal Kura Radio International Ndjamena : Quand est ce que ce projet va débuter ?

Professeur Mama Plea : On peut dire que ça déjà  commencé.  Nous sommes en train de le lancer dans les pays,  ça commence immédiatement. A la sortie de ces ateliers en cours dans tous les pays concernés  par le projet, qui sont des ateliers de précisions et de recadrage pour qu’on puisse identifier plus précisément le site de mise en œuvre et les principaux acteurs clefs.

A la sortie de cet atelier de N’Djamena, on va procéder au lancement formel, mais déjà la collecte de l’information. On peut considérer que les activités du projet ont déjà commencé. Nous sommes simplement en train d’informer les officielles pour que toutes les parties se sentent concernés parce que c’est un projet très participatif. Si tous les acteurs ne sont pas engagés,  quelque part on va rater le coche,  mais il faut qu’on se dise que le démarrage du projet est effectif.

Dandal Kura Radio International Ndjamena : Comment ce projet peut-il changer la vie de la population du Lac Tchad ?

Professeur Mama Plea : J’avais dit qu’on va chercher à faire un site de patrimoine mondial et faire en sorte qu’on ait une réserve de biosphère transfrontière. Ce que ça pouvait faire, ça pourrait amener d’abord à une reconnaissance internationale de la valeur d’Hommes du Lac Tchad, cela veut dire, afficher la valeur exceptionnelle et,  ça va attirer le monde et cela va faire en sorte qu’il y ait  la gouvernance accrue.  Il y aura des gestions et une meilleure organisation des plans de gestions et ça aussi faire en sorte que les communautés soient renforcés au niveau connaissance, réhabilitation des écosystèmes ça veut dire restauration par exemple des forets que ce soit aquatique ou terrestre. Il y aura aussi des activités créatrices des revenus et, au niveau des universités,  ça va faire aussi que les chercheurs vont travailler en réunion et ça va générer des informations qui vont dans le sens de meilleure connaissance de cet écosystème trop complexe où, aujourd’hui, on observe un impact considérable du changement climatique. Donc pour pouvoir gérer ça,  il faut mieux connaitre scientifiquement la dynamique de gestion du lac Tchad que ce soit en terme de ressource  en surface du lac ou même en terme des aquifères du Lac.

Dandal Kura Radio International Ndjamena : Souvent, on parle de la disparition des bœufs Kouri, est ce que ce projet touche aussi l’élevage ?

Professeur Mama Plea : Si ! C’est  l’un des éléments fondamentaux. Les bœufs Kouri peuvent  être un des attributs du site de patrimoine mondial parce que cette espèce n’existe nulle part ailleurs. C’est un élément culturel fondamental que l’on peut mettre dans le classement du site au patrimoine mondial. On peut trouver une stratégie de sauvegarde de cette espèce ou de toutes autres espèces de biodiversité qui serait spécifique à cette zone et que le monde peut reconnaitre unique et des valeurs exceptionnelles.

Dandal Kura Radio International Ndjamena : Pouvez-vous nous dire quelques choses sur le reboisement dans ce projet ?

Professeur Mama Plea : Bon !  J’avais dit que ce projet est en lien avec le grand projet PRESIBALT et là,  il y a la restauration de l’écosystème et,  ce n’est pas seulement le reboisement parce que dans le reboisement on peut mettre des espèces étrangères mais quand on dit restaurer, c’est faire en sorte que l’écosystème dégradé puisse revenir en sa valeur initiale et donc c’est aussi faire en sorte que la flore réapparaît telle qu’elle était avant. Dans ce projet, même si le volet restauration ne  va pas concerner tout l’ensemble,  on va restaurer la partie biodégradée  en termes d’écosystème  et surtout nous allons apprendre aux communautés locales le système de restauration de l’écosystème. Nous pensons que ça va beaucoup contribuer à faire à ce que la flore va régénérer plus de la verdure.

Dandal Kura Radio International Ndjamena : Quel message à la population du bassin du lac Tchad ?

Professeur Mama Plea : Le message que je peux donner, c’est  que dans le cadre de ce projet et dans le cadre du projet PRESIBALT,  on vise en sorte que la population puisse essentiellement vivre mieux,  et,  la paix et le développement durable puissent être rétablis dans la région du Lac Tchad. Rien ne sera fait sans la participation de la population nous ne disons pas sans leur  implication. Nous comptons sur la population, les autorités locales, chercheurs, les scientifiques. Enfin c’est ensemble que tous nous allons mettre ce projet à exécution.

Dandal Kura Radio International Ndjamena : Merci Professeur Mama Plea 

Professeur Mama Plea : Merci Dandal Kura Radio International Ndjamena.

La rédaction de Dandal Kura Radio International Ndjamena 

 

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Ali