Plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées samedi à Ouagadougou pour protester contre la présence de la France au Burkina Faso, appelant à une grande mobilisation le 12 août, a constaté un correspondant de l’AFP. Le rassemblement s’est déroulé devant le mémorial érigé à la mémoire de Thomas Sankara, ex-président burkinabè »progressiste » assassiné lors d’un coup d’Etat en 1987.
Les protestataires ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Tous ensemble pour la libération du Burkina Faso », « France impériale, dégage », ou encore « non aux accords de coopération avec la France ». « Nous dénonçons les accords de partenariat économique, l’installation des détachements et des bases militaires sur le continent » africain et « exigeons le départ de la base militaire de Kamboissin (nord-ouest de Ouagadougou), la fin de la convention d’assistance technique et des accords de coopération avec la France », a déclaré Monique Yeli Kam, présidente d’une nouvelle coalition d’organisations rassemblées au sein du M30 Naaba Wobgo, du nom d’un ancien empereur mossi qui s’était opposé à la France au XIXè siècle. Ce mouvement a lancé un appel à des manifestations nationales le 12 août pour exiger « la fin de la politique française sous toutes ses formes et le départ de l’ambassadeur de France ».
La France, ex-puissance coloniale au Burkina, dispose d’une base militaire à Ouagadougou et son aviation intervient régulièrement depuis le Niger voisin en soutien à des opérations de l’armée burkinabè contre les jihadistes.