Après les multiples rumeurs qui ont couru sur le coup d’État et l’arrestation du président au Burkina Faso, des militaires en uniforme sont apparus à la télévision nationale, pour confirmer leur prise de pouvoir. Le Président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a été arrêté et est détenu dans une caserne de la capitale Ouagadougou, au lendemain de mutineries dans des camps militaires.
Les militaires auteurs du coup de force ayant créé le MPSR ont instauré un couvre-feu de 21h00 à 5H00 (locales et GMT) sur tout le territoire. Le MPSR qui a pour leader le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, nouvel homme fort du pays, s’est engagé lundi « à proposer dans un délai raisonnable un calendrier de retour à un ordre constitutionnel accepté de tous ».
Le MPSR appelle « les patriotes, les Africains intègres et tous les amis du Burkina Faso à le soutenir et l’accompagner dans ce tournant décisif de l’histoire de notre pays ».
Suite à ces faits, les réactions ne se sont pas fait attendre. La première fut celle de la population même qui est descendue dans la rue pour apporter son soutien aux auteurs du coup d’État. Ils se sont retrouvés sur la place de la Nation dans la capitale pour célébrer la prise de pouvoir par l’armée. Des cris, des coups de sifflets et l’hymne burkinabè repris en cœur, c’est ce qui faisait partie de l’ambiance. Ces jeunes clament que les militaires sont les dignes fils du pays des hommes intègres.
On pouvait les entendre dire tout haut ces phrases : « Le Burkina était en train de mourir, les militaires sont venus le sauver ». « C’est un ouf de soulagement, lance un autre, nous étions en face d’un pouvoir en manque de compétence, d’intelligence et qui a pris en otage tous les fils et filles du Burkina Faso. »
En plus, celle du Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres qui dit suivre l’évolution de la situation au Burkina Faso avec une profonde inquiétude. Antonio Guterres « s’inquiète notamment du sort et de la sécurité du Président Roch Marc Christian Kaboré, ainsi que de la dégradation de la situation sécuritaire, à la suite du coup d’État perpétré le 23 janvier par des éléments des forces armées ».
Enfin, il condamne fermement toute tentative de renverser un gouvernement par la force des armes. Il appelle les auteurs du coup d’État à déposer les armes et à garantir la protection de l’intégrité physique du Président et des institutions du Burkina Faso et à privilégier le dialogue.
La CEDEAO n’a pas aussi manqué de réagir. Dans un communiqué signé du président de la Commission de l’organisation intergouvernementale ouest-africaine, Jean-Claude Brou, l’organisation dit « suivre avec une grande préoccupation la situation » dans le pays. Le Président de la Commission de la CEDEAO, Jean-Claude Brou, a invité, les militaires burkinabés à « demeurer dans une posture républicaine » et à « privilégier le dialogue avec les autorités ».
« La CEDEAO appelle au calme et marque sa solidarité avec le Président Roch Marc Christian Kaboré, le gouvernement et le peuple du Burkina Faso », a indiqué le communiqué.
L’Union européenne, quant à elle, rappelle son attachement au respect de l’ordre constitutionnel. Dans une déclaration, le Haut représentant de l’Union européenne, Josep Borrell, a appelé les soldats à demeurer fidèles à leurs missions premières de protection de la population et de défense du territoire, en faisant valoir leurs revendications de manière non violente.
« Dans ce moment d’incertitude, l’Union européenne reste attentive à l’évolution de la situation, en appelant tous les acteurs au calme et à la retenue. Elle appelle également à ce que la liberté du Président Kaboré et des membres des institutions de l’État soit immédiatement rétablie », a déclaré le Haut représentant.
La connexion internet qui était coupée depuis dimanche a été rétablie lundi dans la soirée. La situation reste toujours confuse et l’on attend les évolutions.
