La recrudescence des attaques de Boko Haram dans la zone du bassin du lac Tchad notamment dans le département du Logone et Chari dans l’Extrême-Nord du Cameroun inquiète le haut commandement militaire. En l’espace de trois jours seulement, le groupe terroriste a perpétré deux attaques des positions de l’armée dans les localités de Sagmé dans l’arrondissement de Fotokol et Zigué dans l’arrondissement de Waza respectivement le 24 et 26 juillet 2021. Des attaques qui ont causé la mort de près de 15 soldats et fait plus d’une vingtaine de blessés. Des incursions meurtrières qui interviennent quelques mois seulement après celle de Dabanga le 27 mars dernier où trois civils et un soldat ont trouvé la mort.
Suite à ces résurgences des attaques de Boko Haram dans cette zone avec un bilan aussi lourd dans les rangs de l’armée face à la nébuleuse qui affiche désormais un nouveau visage, les autorités militaires camerounaises sont averties et s’organisent pour une riposte appropriée face à l’ennemi. « Nous allons voir avec le haut commandement militaire et les responsables des opérations ce que nous pouvons apporter comme réajustements dans la conduite des opérations», a prévenu Joseph Beti Assomo, le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense (Mindef) au cours de la brève séance de travail qu’il a présidée à son arrivée à l’Hôpital militaire de région n° 4 à Maroua le 28 juillet dernier, en présence des soldats blessés au cours des dernières incursions. Car, « Au cours de ces attaques, nous avons perdu des hommes et du matériel. Nous avons neutralisé un important nombre d’assaillants mais nous ne sommes pas là pour glorifier nos hommes ou nous glorifier de ce que nous avons fait comme bilan car lorsque nous perdons même un seul de nos hommes, cela nous affecte et cela affecte le président de la république », poursuit le ministre.
Après le réconfort au chevet des blessés, le Mindef dépêché par le chef de l’Etat camerounais et chef des Armées a tenu une réunion spéciale d’évaluation sécuritaire à l’effet d’apporter une riposte adéquate à cette guerre face aux terroristes qui reviennent en force. Selon Joseph Béti Assomo, il faut voir comment recadrer l’action, restructurer la configuration et l’implantation du dispositif sur le terrain. « S’adapter à la nouvelle donne et éviter de permettre à Boko Haram de revenir avec une telle outrecuidance », a-t-il précisé.
Parmi les victimes des attaques de Boko Haram, les populations payent un lourd tribut mais leur contribution à la lutte contre les terroristes à travers les comités de vigilance aux côtés des forces de défenses et de sécurité est importante. D’où la nécessité de les redynamiser. Une volonté du régime de Yaoundé de remobiliser les troupes et les structures locales d’auto-défense.