Dans la nuit du 24 au 25 février 2022 aux environs de 3 heures du matin, cinq travailleurs du Bureau de Médecin sans frontière (MSF) de Fotokol dans le département du Logone et Chari, frontière Cameroun-Nigeria ont été enlevés dans leur camp par des bandes armées. Nos sources indiquent qu’il s’agit de deux expatriés (Balé Diouf, sénégalais, Lape Konan Marie, franco-ivoirienne), un tchadien nommé Madingué Rimassé. Les deux vigiles camerounais sont connus sous les noms de Triboulé et Djanga, confie une autre source. Deux autres expatriés auraient échappé à l’enlèvement. L’armée camerounaise s’est lancée à la poursuite des assaillants. 5 jours après, aucune information précise ne filtre. Plusieurs sources imputent cet enlèvement aux membres de Boko Haram, mais ISWAP, l’autre organisation rivale de Boko Haram, est active dans la zone. Après ce rapt, MSF a évacué son personnel vers Kousseri. D’autres organismes humanitaires auraient également fait quitter leur personnel expatrié de la zone. Déjà, l’inquiétude grandit auprès des populations de cette zone notamment Fotokol, Ngala et Gambaru. La présence de MSF constitue la plus importante intervention en matière d’urgence et de santé. Il y a une semaine, un cas de choléra avait été détecté dans cet arrondissement.
Fotokol est une zone frontalière entre le Cameroun et le Nigéria (Gambaru) sur le pont du fleuve Elbeid. La localité, jadis connue pour le flux des échanges commerciaux, est affaiblie par l’insécurité. Des attaques de Boko Haram entre 2015 et 2018 ont coûté la vie à plusieurs civils et militaires.
Ibrahima Adama