L’accès des jeunes filles à l’éducation demeure limité à Igawa, un village situé non loin de Mora dans l’Extrême Nord du Cameroun. C’est en raison de la situation économique difficile que connaissent de nombreuses familles. À cela s’ajoute un contexte sécuritaire marqué par les attaques récurrentes des groupes armés non étatiques.
Des garçons scolarisés au détriment des filles
Faute de moyens financiers, des parents affirment privilégier la scolarisation des garçons à celle des filles. Les conditions sécuritaire difficiles, marquées par les attaques répétées des groupes armés non étatiques, notamment, Boko Haram, accélèrent la déscolarisation des filles. Des enseignants rapportent à Ndarason que « ces violences entraînent souvent le déplacement des populations et la fermeture des dizaines d’écoles ».
Des mariages précoces freinent l’éducation des filles
« Souvent, les filles sont données en mariage avant même d’avoir terminé leur cursus scolaire », a confié un chef d’établissement. « Ces mariages précoces provoquent parfois des conflits familiaux et compromettent l’avenir de ces jeunes filles » affirme-t-il. Pour ce spécialiste de l’éducation, ce phénomène figure parmi les principales causes de la non scolarisation des filles dans la localité d’Igawa.
L’espoir demeure malgré les embuches
« il faut que les parents soutiennent et encouragent leurs filles, car le chemin est souvent semé d’embûches » plaide Fana Bako, jeune élève dans une école d’Igawa. Elle garde l’espoir de poursuivre ses études afin de servir le Cameroun.
Le soutien des leaders traditionnels
Fana Bako et les autres jeunes filles peuvent compter sur l’appui de certains chefs traditionnels. Parmi eux : Blama Mahamat Abdoulaye, un leader communautaire de la zone. Il sensibilise les parents à envoyer massivement leurs filles à l’école ; il espère les former à devenir des futures cadres de la région. Blama Mahamat Abdoulaye conseille et sensibilise les parents à envoyer leurs filles à l’école. Il indique que les familles qui rencontrent des difficultés à scolariser leurs enfants bénéficient parfois de soutiens. Pas de doute pour lui, l’éducation des filles participe à l’autonomisation des femmes. C’est aussi un puissant levier de développement durable pour tout le Cameroun.
Des bourses et mesures spéciales pour booster la scolarisation des filles
Pour relever ces défis, le gouvernement camerounais, en partenariat avec plusieurs organisations non gouvernementales a mis en place des programmes de sensibilisation, des bourses scolaires et des mesures de protection contre le mariage précoce afin de créer un environnement favorable à l’éducation des filles. L’accès à l’éducation des filles bénéficie de plusieurs mesures législatives et initiatives. La gratuité de l’enseignement primaire facilite l’inscription de tous les enfants, tandis que la loi N° 2005/015 protège les mineurs contre le travail forcé et la traite soutenant leur scolarisation.
Des programmes et réformes en faveur de la scolarisation des filles
Pour encourager les filles à rester à l’école, des récentes réformes leur permettent de poursuivre leurs études même en cas de grossesse, réduisant ainsi le taux d’abandon scolaire lié aux grossesses précoces. Des campagnes de sensibilisation visent également les parents à scolariser leurs filles et à s’opposer aux mariages précoces avec l’implication des autorités locales, des leaders communautaires et des organisations de la société civile. Parallèlement, des sessions de formation et de sensibilisation sont organisées pour informer les filles et les femmes sur leurs droits et les moyens de les exercer dans le but de les autonomiser et de les encourager à poursuivre leurs études.
Eliminer la discrimination dans la scolarité
« Les filles doivent bénéficier des mêmes droits que les garçons dans l’éducation » selon la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes de 1979. Cela signifie un accès équitable à tous les niveaux scolaires, des enseignants et équipements de qualité identiques, ainsi que des bourses et programmes de formation accessibles à tous. L’objectif est également de lutter contre les stéréotypes de genre et de favoriser l’éducation mixte, tout en réduisant les écarts d’instruction existants
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