Après les dernières violences intercommunautaires qui ont secoué le Logone et Chari en décembre dernier, la ville de Kousseri dans l’Extrême-Nord du Cameroun est, de nouveau, le théâtre des violences depuis le lundi 10 janvier 2022. Des violences qui ont pris une autre tournure. Elles opposent désormais, une des communautés aux forces de maintien de l’ordre. Selon nos sources, ces violences interviennent après que les forces de maintien de l’ordre ont procédé à des arrestations des personnes « leaders » présumées impliquées dans le dernier conflit intercommunautaire afin de d’établir les responsabilités.
Certains membres de cette communauté s’opposent à ces arrestations et exigent leur libération. Le lundi 10 janvier 2022, ils ont brûlé les pneus sur des artères de la ville de Kousseri. Leur forte mobilisation et leur détermination à faire libérer les leurs, a poussé les forces de l’ordre à la riposte. « Après des tirs assourdissants, on a dénombré 2 morts par balles, plusieurs blessés et des dizaines d’arrestations le lundi. Le mardi dans la matinée, des jeunes en majorité sont sortis et une fois de plus, les forces de défense et de sécurité ont de nouveau réagi, faisant 2 morts et des blessés. C’est une situation regrettable », déplore notre source à Kousseri.
Hier mardi, 11 Janvier 2022, aux environs de 14 heures, le calme est revenu mais la ville reste paralysée. Les commerces, les écoles et toutes les activités sont aux arrêts. Des membres de la société civile appellent au calme. Une mission de l’agence des Nations unies pour la coordination humanitaire (OCHA) a dû renoncer à se rendre dans le département du Logone et Chari dans le but de trouver des réponses à la crise.
De notre correspondant Ibrahima Adama