Au Cameroun, dans l’arrondissement de Mokolo, au cœur du département du Mayo-Tsanaga, les habitants de Tourou vivent dans une insécurité croissante. Victimes d’attaques récurrentes menées par Boko Haram, ces populations ont exprimé leur désarroi lors d’une réunion tenue ce dimanche 22 septembre. Parmi les décisions prises, il a été résolu de saisir les autorités administratives pour leur faire part de la gravité de la situation.
En une semaine, près de 10 personnes ont été tuées dans cette localité. Face à la violence persistante, plusieurs groupes sociaux, notamment les chefs traditionnels, les leaders religieux et certains fonctionnaires, ont quitté Tourou pour se réfugier à Mokolo, chef-lieu du département. « Nos vies sont en danger. Chaque semaine, nous comptons des morts. Comment continuer à vivre ici si personne ne vient nous aider ? », s’interroge un habitant de Tourou, exaspéré. Des dizaines de villages du canton ont été désertés pour des zones jugées plus sécurisées.
Cette insécurité a un impact direct sur les services publics, notamment les structures sanitaires, qui se voient parfois contraintes de fermer leurs portes à certaines heures pour éviter d’éventuelles attaques. « Même nos hôpitaux ne sont plus sûrs. Parfois, ils ferment tôt parce qu’ils craignent d’être attaqués. On se sent abandonnés », a témoigné une femme.
Les populations de Tourou, à bout, attendent des réponses concrètes pour retrouver la quiétude et garantir leur sécurité.
C’est pourquoi, souligne un responsable du comité de vigilance local, « nous avons décidé de saisir les autorités administratives. On ne peut plus attendre. Il faut que cette situation change, et vite ».
Abdoullkarim Hamadou