Des soldats ont libéré dans l’ouest du Cameroun plusieurs otages, dont une sénatrice du parti présidentiel enlevée il y a un mois, et tué une dizaine de leurs ravisseurs présumés, des séparatistes armés anglophones, a affirmé mardi l’armée.
Elizabeth Regina Mundi, 79 ans, et son chauffeur avaient été kidnappés le 30 avril par des rebelles qui réclament l’indépendance des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest peuplées principalement par la minorité anglophone d’un pays majoritairement francophone.
La sénatrice Regina Elizabeth Mundi a retrouvé la terre de Bamenda après un mois de captivité. Visiblement affaiblie, le pied amoché, c’est en larmes qu’elle est accueillie par sa fille, le gouverneur de la région du Nord-ouest et les autorités militaires présents à l’aéroport de Bamenda. Dépitée et fatiguée, elle reconnaît que la situation se dégrade : « Ce que j’ai vu pendant tout ce mois n’est pas quelque chose dont il faut parler ici, cette région est en guerre, la vraie guerre est ce n’est pas facile » a-t-elle révélé.
Aussi, en janvier dernier, le corps d’un sénateur de l’opposition, l’avocat Henry Kemende, avait été retrouvé criblé de balles à Bamenda après l’attaque de sa voiture, qui avait disparu. Les autorités avaient accusé les séparatistes, mais le meurtre n’a jamais été revendiqué.
Pour rappel, le conflit séparatiste a éclaté en 2017 dans les deux régions après que le gouvernement a fait sévèrement réprimer des manifestations réclamant une égalité de traitement et plus d’autonomie pour les anglophones, dont une partie s’estime ostracisée par le pouvoir. Cette guerre a fait plus de 6 000 morts et a déplacé environ un million de personnes en cinq ans, selon le groupe de réflexion International Crisis Group (ICG).
Avec africanews