Les localités frontalières de Gambarou Ngala du côté du Nigéria et Fotokol du côté du Cameroun, sont en proie à une crise sécuritaire apres les fermetures de la frontière sur le pont El Beid. Il y a deux ans, le flux des personnes et des marchandises a entrainé la fermeture de la frontière suite à la crise sanitaire du Coronavirus, causant le désarroi des populations des deux côtés. Ce 9 septembre 2021, les autorités nigérianes et de la partie camerounaise conduite par Jean Lazare Ndongo Ndongo, préfet du département du Logone et Chari, ont décidé de la réouverture officielle de ce passage historique.
Cette rencontre s’est faite entre les deux parties sur ce pont sur la rive El Beid que partagent les deux pays à travers une ligne de démarcation. Un espoir pour les populations qui espèrent la fin des exactions terroristes avec une paix durable et la reprise des échanges commerciaux entre les deux pays . « La réouverture de la frontière entre Fotokol et Gambarou Ngala est significative tant sur le plan politique, économique et socio culturel. Sur le plan politique, cela traduit la volonté manifeste de l’administration tant camerounaise que nigériane de montrer leur suprématie et faire passer un message fort qui est celui de la victoire contre la secte Boko-Haram. Sur le plan économique, c’est une bonne nouvelle pour notre économie locale en ce sens qu’elle dépend entièrement des échanges », confie Alhadji Mahamat, président de l’association des jeunes de Fotokol.
« Pour cette population également , c’est un ouf de soulagement pour la réouverture de la circulation sur ce pont »
Fotokol est réputée être une ville de transit qui voyait passer au quotidien une grande quantité de marchandises de part et d’autres du Cameroun, du Nigeria et du Tchad ou en direction du Soudan. La frontiere une fois fermée, tout fut mis a l’arrêt. « La réouverture de la frontière Gambaru- Fotokol va à coup sûr booster l’économie locale. Il faut également noter que l’État a connu beaucoup de manque à gagner par rapport à la fermeture compte tenu de l’importance de cette frontière avec le Nigéria pour le Cameroun. Il faut également noter que Fotokol Gambaru, c’est une même communauté qui se trouve divisée par cette frontière coloniale. Donc pour cette population également , c’est un ouf de soulagement pour la réouverture de la circulation sur ce pont », explique Mahamat Koutchina, opérateur économique.
Les populations n’ont pas manqué de manifester leur joie de voir le rétablissement de la circulation sur ce pont à travers des chants et danses. Pour Mansour Adama Djibrine, acteur de la société civile, les populations de toute la zone se réjouissent de la réouverture de cette frontière. « Nous remercions les autorités des deux pays pour cette action salutaire. Nous profitons de l’occasion pour lancer un plaidoyer à l’endroit des autorités pour qu’elles nous construisent une route reliant Fotokol à Kousseri. Car la zone est enclavée et cette route peut relever son économie et le niveau de vie. C’est une route de moins de 102 Km, on espère qu’elle sera construite », précise-t-il.