Au Cameroun, la communauté musulmane a célébré l’Aïd el-Fitr à des rythmes différents. Alors que la majorité des fidèles ont accompli la prière marquant la fin du ramadan ce lundi 31 mars, d’autres ont anticipé la fête en raison d’une observation prématurée de la lune.
Après trente jours de jeûne, de prières et d’adoration, les musulmans de l’Extrême-Nord du Cameroun ont tourné la page du ramadan 2025. Ce lundi matin, la prière de l’Aïd el-Fitr a été accomplie dans les principales villes de la région, marquant officiellement la fin du mois sacré. À Maroua, capitale régionale, c’est le cheikh Mahmoud Mal Bakari, imam principal de la grande mosquée du Lamidat, qui a dirigé la prière en présence de milliers de fidèles. Dans son sermon, il a insisté sur la nécessité de perpétuer les valeurs de piété, de partage et de solidarité bien au-delà du mois de ramadan. Il a également exhorté les musulmans à œuvrer pour la paix et la cohésion sociale, en cette année électorale où les tensions peuvent être exacerbées.
Dans les autres chefs-lieux de département, les prêches ont relayé ces mêmes messages, insistant sur l’importance du pardon et de l’unité entre les fidèles. Toutefois, la fête n’a pas été célébrée de manière uniforme dans toute la région. En effet, dans le Logone-et-Chari, plusieurs fidèles ont rompu le jeûne dès le dimanche 30 mars, après avoir observé la lune, conformément à une tradition qui veut que le début et la fin du ramadan soient déterminés par l’observation du croissant lunaire. Cette situation a entraîné une certaine confusion, certains fidèles priant dimanche tandis que d’autres attendaient le lundi. À Kousseri par exemple, plusieurs fidèles ont dû traverser hier le pont Ngueli pour effectuer leurs deux rakats avec leurs frères du Tchad.
Face à cette polémique, l’imam Mahmoud Mal Bakari a rappelé les enseignements islamiques qui prônent la patience, la tolérance et l’unité. Il a insisté sur le fait que ces différences ne devraient pas diviser la communauté, mais plutôt renforcer la fraternité et la compréhension mutuelle. « L’essentiel est de rester dans l’esprit du ramadan, qui est un moment de purification et de rapprochement avec Dieu », a-t-il déclaré.
Désormais, place aux réjouissances. Dans les quartiers de Maroua comme dans d’autres villes de l’Extrême-Nord, les festivités battent leur plein. Les familles se réunissent autour de repas copieux, partageant mets traditionnels et douceurs sucrées. Les enfants, vêtus de leurs plus beaux habits, déambulent joyeusement dans les rues, rendant visite aux proches et recevant des bénédictions. Une atmosphère de liesse qui témoigne de l’importance de cette fête dans la vie des fidèles.
Abdoullkarim Hamadou
Laisser un commentaire