Des Casques bleus rwandais et zambiens de la mission de maintien de la paix de l’ONU en Centrafrique (MINUSCA) ont combattu et repoussé des rebelles hors d’une ville du nord-est de ce pays en guerre civile depuis neuf ans.
La MINUSCA, dont un responsable évoque deux rebelles tués, affirme avoir agi dimanche en vertu de son mandat de « protection des civils » dans cette ville de Ouanda-Djallé, à plus de 800 km au nord-est de Bangui. Mais, la rébellion de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) a accusé en retour la force de l’ONU de « combattre aux côtés des mercenaires russes de Wagner et de milices alliées aux forces centrafricaines », contrevenant selon elle à son « obligation de neutralité ».
Des combattants de la CPC s’étaient emparés de Ouanda-Djallé le 16 juin provoquant la fuite dans les forêts environnantes d’une grande partie de ses quelque 7 000 habitants, selon plusieurs députés de la région proches du pouvoir du président Faustin Archange Touadéra. « Conformément à son mandat de protection des populations civiles (…) la MINUSCA a lancé le 26 juin une opération militaire », annonce la mission de l’ONU dans un communiqué mercredi. Quelques jours plus tôt, des porte-paroles de la MINUSCA avaient annoncé qu’un contingent de soldats rwandais et zambiens étaient arrivés dans la ville et avaient tenté en vain de négocier avec la CPC le retrait de ses combattants.
Pour rappel, la Centrafrique est le deuxième pays le moins développé au monde selon l’ONU, théâtre depuis 2013 d’une guerre civile, très meurtrière dans ses premières années mais qui a baissé d’intensité depuis 2018. Fin 2020, les plus puissants des nombreux groupes armés qui se partageaient alors les deux tiers du territoire s’étaient alliés au sein de la CPC et avaient lancé une offensive sur Bangui pour renverser le président Touadéra, lequel avait appelé Moscou à la rescousse de son armée démunie.
Des centaines de paramilitaires russes – des « mercenaires »de la compagnie privée de sécurité Wagner selon l’ONU – avaient alors rejoint quelques centaines d’autres déjà présents depuis 2018 et permis de refouler les groupes armés d’une grande partie des territoires qu’ils contrôlaient.
Avec Africanews