Les nations africaines souhaitent augmenter le montant des fonds qu’elles reçoivent des programmes de compensation des émissions de gaz à effet de serre et cherchent des moyens d’aborder cette question lors des négociations des Nations unies sur le climat qui se déroulent actuellement en Égypte.
Les compensations de carbone, qui permettent aux pollueurs d’annuler leurs émissions en payant pour des initiatives telles que la plantation d’arbres, sont actuellement moins chères à l’achat en Afrique que dans de nombreuses autres régions du monde où les programmes sont plus strictement réglementés. Les nations africaines comptent sur les négociations climatiques pour obtenir un meilleur prix sur le « marché du carbone » afin d’atteindre leurs propres objectifs de réduction des émissions et de s’orienter vers les énergies propres. Ces systèmes ont fait l’objet d’un examen minutieux de la part des groupes environnementaux, qui craignent qu’ils ne constituent un laissez-passer pour continuer à polluer.
« Nous devrions considérer le marché du carbone comme un outil de revenu pour notre programme de développement », a déclaré le ministre zambien de l’Environnement, Collins Nzovu, à l’Associated Press. » Si nous nous précipitons sur ce marché, nous risquons de perdre notre patrimoine national et de donner à bas prix ce que nous regretterons à l’avenir. »
Pour sa part, l’envoyé américain pour le climat, John Kerry, a annoncé un plan controversé visant à encourager les grandes entreprises à puiser dans les marchés du carbone, suscitant l’inquiétude des groupes environnementaux qui craignent que cela ne donne aux entreprises un permis pour continuer à émettre à des taux plus élevés. John Kerry a insisté sur le fait que les crédits seraient « hautement réglementés » et qu’il existait de multiples « garde-fous contre les abus », notamment en ce qui concerne les types d’entreprises pouvant les acheter et la manière dont ils peuvent être utilisés.
Ainsi, une étude publiée samedi au sommet de l’ONU par Africa Climate Policy Center a révélé que le continent a une chance de limiter le réchauffement climatique aux températures fixées dans l’accord de Paris si le prix d’un crédit carbone est fixé à 120 dollars par tonne de carbone. Cela permettrait de récolter environ 82 milliards de dollars par an, selon le rapport.