Selon un rapport publié le 1er février, l’organisation International Crisis group demande à la France et ses partenaires de réorienter leur approche dans la lutte contre le militantisme islamiste au Sahel. Pour Crisis Group, l’approche basée sur l’armée visant à contribuer pour une amélioration de la gouvernance dans la sous-région n’apporte pas grand-chose.
Pour justifier sa position sur le fait que la France et le G5 Sahel doivent réorienter leur stratégie, ICG se base sur plusieurs critères et notamment sur les changements imposés par le COVID-19. Pour Crisis group, COVID-19 a créé un blocus pour les efforts internationaux face à l’accélération des efforts et opérations de stabilisation au Sahel. Et qu’en plus, les soutiens internationaux des efforts de stabilisation du Sahel ne sont pas satisfaits des résultats de l’approche militaire-lourde développé. Ils recherchent donc des alternatives.
Changement d’approche important pour pallier les échecs
Crisis group trouve qu’un changement d’approche est très important puisque l’action mise en œuvre actuellement n’a pas permis d’obtenir des résultats et mettre fin à la crise sécuritaire au Sahel. Selon l’organisation, la crise continue de s’étendre vers de nouvelles zones et la population est de plus en plus frustrée à l’égard des gouvernants
Proposant des pistes de solution, Crisis group estime que la France et ses alliés devraient plutôt mettre en priorité la crise de gouvernance dans la région, et « encourager les Etats sahéliens à engager un dialogue non seulement avec les ruraux, mais potentiellement aussi avec les militants ; fournir des services sociaux et adopter des réformes fiscales. Les opérations militaires sont importantes, mais devraient être au service d’une telle approche ».
Le rapport relève que : « Covid-19 a fait reculer certaines de ses composantes multilatérales et pourrait même conduire à des coupes budgétaires affectant l’opération Barkhane ». De plus l’organisation indique que les problèmes du Sahel n’ont fait que croître : la nature des conflits a changé et d’autres zones sont désormais aussi touchées. Le rapport souligne donc que : « Soutenir la série d’efforts de stabilisation ou ajouter davantage de ressources financières ou militaires n’inversera pas la détérioration de la sécurité, qui se poursuit après près d’une décennie d’efforts bien intentionnés qui ont coûté des milliards de dollars ».
Crisis group propose clairement dans son rapport que : « Ce qu’il faut, c’est une réinitialisation stratégique qui concentre les efforts de stabilisation autour de l’amélioration de la gouvernance et de l’engagement politique à la base où les conflits brûlent ».